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En Afghanistan, l’armée demande l’évacuation de Lashkar Gah, au moins 40 civils tués en vingt-quatre heures

mardi 3 août 2021, par siawi3

Source : https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/03/en-afghanistan-l-armee-demande-l-evacuation-de-lashkar-gah-au-moins-40-civils-tues-en-vingt-quatre-heures_6090409_3210.html

En Afghanistan, l’armée demande l’évacuation de Lashkar Gah, au moins 40 civils tués en vingt-quatre heures

L’armée afghane compte chasser les talibans de la capitale de la province méridionale du Helmand, où les combats font rage. L’ONU déplore de nombreux morts et blessés parmi les civils.

Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui 3 août 21 à 13h45, mis à jour à 16h06

Photo : Les forces afghanes patrouillent une rue déserte de Lashkar Gah, dans la province du Helmand, en Afghanistan, le 3 août. ABDUL KHALIQ / AP

L’armée afghane a appelé, mardi 3 août, les habitants à évacuer la ville de Lashkar Gah, dans le sud de l’Afghanistan, en vue d’une opération visant à en déloger les talibans. La cité est le théâtre de combats entre les insurgés et les forces afghanes.

« Nous vous demandons de quitter vos maisons dès que possible (…). Nous allons combattre durement » les talibans, « partez dès que possible afin que nous puissions entamer notre opération », a ordonné le général Sami Sadat, plus haut gradé de l’armée dans le Sud afghan, dans un message audio qu’il a demandé aux médias de diffuser.

« Nous ne laisserons pas un seul taliban en vie. (…) Partez dès que possible afin que nous puissions entamer notre opération, a-t-il ajouté. Je sais que c’est difficile pour vous d’abandonner vos maisons. C’est difficile pour nous aussi, mais (…) s’il vous plaît pardonnez-nous. »

Lire notre enquête : En Afghanistan, les talibans aux portes du pouvoir

« Profonde inquiétude pour les civils afghans »

Plus tôt dans la journée, la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) annonçait qu’au moins 40 civils ont été tués, et 118 blessés, au cours des dernières vingt-quatre heures, dans les affrontements dans la ville.

La mission onusienne a exprimé, dans un tweet, sa « profonde inquiétude pour les civils afghans à Lashkar Gah, où les combats s’intensifient », appelant « à la cessation immédiate des combats dans les zones urbaines ». Les belligérants « doivent faire davantage pour protéger les civils, ou les conséquences seront catastrophiques », a estimé la Manua.

Repoussés une première fois samedi de Lashkar Gah, les insurgés étaient revenus en force dimanche, et étaient de nouveau parvenus à pénétrer dans cette cité de 200 000 habitants. Outre Lashkar Gah, les insurgés affrontent les forces afghanes dans les faubourgs de Kandahar et de Herat, qui comptent respectivement 650 000 et 600 000 habitants. Le 30 juillet, les bureaux de la Manua à Herat avaient été attaqués.

Lire notre éditorial : Afghanistan : le cruel abandon des femmes

Dans la matinée, la Manua avait déjà déclaré que « l’offensive au sol des talibans et les bombardements aériens de l’armée afghane font le plus de mal » aux civils, et s’était déclarée « profondément inquiète des tirs aveugles, de l’occupation des établissements de santé et des domiciles privés et des dégâts qu’ils subissent ».

Les autorités de la province de Herat ont affirmé mardi que les forces afghanes avaient repris plusieurs zones des faubourgs de la ville de Herat aux talibans, qui étaient parvenus ces derniers jours à quelques kilomètres de là. « Les forces de sécurité afghanes et les “forces de résistance” [les milices locales qui leur prêtent main-forte] ont lancé une importante opération » dans l’ouest de la ville et ont « repris plusieurs zones », notamment dans le district d’Injil, où est situé Herat, a affirmé mardi Jailani Farhad, porte-parole du gouverneur de Herat.

Elles ont aussi repris le contrôle de la route menant à l’aéroport, situé à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville, en détruisant un point de contrôle que les insurgés y avaient installé, même si certains sont encore présents à proximité immédiate, a-t-il précisé. Un responsable local a, lui aussi, affirmé que des bombardiers américains avaient frappé, au côté de l’aviation afghane, des positions des talibans à l’ouest de Herat.

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Source : https://actu.orange.fr/monde/combats-urbains-meurtriers-pour-les-civils-dans-le-sud-de-l-afghanistan-CNT000001D4WkA/photos/un-policier-tient-un-lance-roquettes-sur-une-route-a-herat-afghanistan-le-2-aout-2021-57b527a42e61ae4eb1c9e98d6c9fc5df.html

Combats urbains meurtriers pour les civils dans le sud de l’Afghanistan

Photo : Un policier tient un lance-roquettes sur une route à Hérat (Afghanistan), le 2 août 2021

© AFP, Hoshang Hashimi

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AFP,
publié le mardi 03 août 2021 à 18h58

L’armée afghane a appelé mardi les habitants à évacuer la ville méridionale de Lashkar Gah, où des combats particulièrement meurtriers ont tué 40 civils en 24 heures, selon l’ONU, et dont les forces afghanes entendent désormais déloger « durement » les talibans.

Parallèlement, une forte explosion a secoué Kaboul mardi soir, suivie de tirs sporadiques d’armes automatiques.

Une source sécuritaire afghane ayant requis l’anonymat a indiqué à l’AFP que l’explosion s’était produite près du domicile du ministre de la Défense Bismillah Mohammadi, dans le centre de Kaboul.

« Ne vous inquiétez pas, tout va bien », a simplement tweeté le ministre, sans autre détail, environ une heure après l’explosion.

Dans la journée, le général Sami Sadat, plus haut gradé de l’armée dans le Sud afghan avait, dans un message audio qu’il a demandé aux médias de diffuser, appelé la population de Lashkar Gah à « quitter (leurs) maisons dès que possible ».

« Nous allons affronter » les talibans et « les combattre durement », a-t-il averti, « nous ne laisserons pas un seul taliban en vie (...) Partez dès que possible afin que nous puissions entamer notre opération ».

Plus tôt mardi, la Mission de l’ONU en Afghanistan (Unama) a exprimé dans un tweet « sa profonde inquiétude pour les civils afghans à Lashkar Gah, où les combats s’intensifient », appelant à « la cessation immédiate des combats dans les zones urbaines ».

Elle a indiqué que les civils étaient particulièrement victimes de l’offensive au sol des talibans et des bombardements de l’armée afghane, précisant que 40 d’entre eux avaient été tués et 118 blessés ces dernières 24 heures au cours des combats dans Lashkar Gah, ville de 200.000 habitants.

Les belligérants « doivent faire plus pour protéger les civils ou les conséquences seront catastrophiques », a estimé l’Unama.

Un habitant de Lashkar Gah ayant requis l’anonymat a décrit à l’AFP une ville où « il n’y a plus d’électricité, plus de nourriture, (où) les magasins sont fermés », où les belligérants s’affrontent « rue par rue » et que l’aviation afghane « bombarde presque chaque minute ».

« C’est le 4e jour d’intenses combats à l’intérieur de la ville. Certains habitants ont déjà quitté la ville (...) mais beaucoup de gens sont toujours coincés », a-t-il raconté.

« Les talibans sont partout en ville », circulant à moto, a ajouté cet habitant, affirmant que les forces afghanes bombardent les maisons privées dans lesquels ils s’abritent : « Une vingtaine de maisons de notre voisinage ont été bombardées ».

« Les hôpitaux sont débordés même si la plupart des gens n’osent pas y emmener leurs proches dans un véhicule privé, de peur d’être tués par les talibans ou bombardés par le gouvernement », a-t-il expliqué.

Sefatullah, patron de la radio locale Sukon, a indiqué que sa station avait cessé d’émettre dimanche « car les talibans se sont emparés du bâtiment ».

« Depuis dimanche, 10 radios et trois chaînes de télévision ont cessé d’émettre, soit parce que les talibans ont pris leurs locaux, soit parce qu’ils leur ont dit d’arrêter. Seule une radio favorable aux talibans émet encore en ville », a-t-il ajouté.

Le ministère afghan de l’Information et de la Culture a de son côté indiqué que « onze radios et quatre chaînes de télévision étaient coupées en raison des attaques ou des menaces des talibans dans la province du Helmand », dont Lashkar Gah est la capitale.

- « Allah Akbar » -

« Les attaques et menaces des talibans contre les médias montrent leur hostilité à la liberté d’expression », a poursuivi le ministère.

Les talibans mènent depuis trois mois une offensive tous azimuts au cours de laquelle ils se sont emparés de vastes territoires ruraux. Les forces afghanes qui n’ont jusque là offert qu’une faible résistance, ne contrôlent plus pour l’essentiel que les capitales provinciales.

Les insurgés ont récemment resserré leur étau sur trois d’entre elles : Lashkar Gah, mais aussi Kandahar et Hérat, deuxième et troisième ville du pays.

Les autorités de la province d’Hérat (ouest) ont affirmé mardi que les forces afghanes avaient repris plusieurs zones des faubourgs de la capitale provinciale aux talibans, parvenus ces derniers jours à quelques kilomètres de cette ville de 600.000 habitants.

« Une importante opération » menée avec une milice locale dans l’ouest de la ville leur a permis de reprendre « plusieurs zones », notamment dans le district d’Injil qui enserre Hérat, a affirmé mardi à l’AFP Jailani Farhad, porte-parole du gouverneur provincial.

Elles ont aussi repris le contrôle de la route menant à l’aéroport, situé à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville, en détruisant un point de contrôle que les insurgés y avaient installé, même si certains sont encore présents à proximité immédiate, a-t-il précisé.

Lundi soir, des milliers de personnes sont montées sur les toits de leur maison à Hérat en scandant « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand ») et des slogans en faveur des forces afghanes et des miliciens d’Ismail Khan, puissant chef de guerre local et vétéran de la lutte contre l’occupation soviétique (1979-1989), qui ont défendu la ville.