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Afghanistan : les talibans décapitent une volleyeuse de l’équipe nationale juniors et traquent d’autres sportives
samedi 23 octobre 2021, par
Afghanistan : les talibans décapitent une volleyeuse de l’équipe nationale juniors et traquent d’autres sportives
Le régime des talibans met ses menaces à exécution. Une jeune joueuse de l’équipe nationale de 16 ou 17 ans a été tuée par les maîtres du pays qui traquent les sportives afghanes sans pitié.
Photo : Mahjabin Hakimi (entourée sur la photo), qui évoluait jusqu’à l’été dernier pour l’équipe nationale junior d’Afghanistan, a été décapitée. Twitter/Sahraa Karimi
Par Eric Michel
Le 21 octobre 2021 à 19h12
Elle s’appelait Mahjabin Hakimi, elle avait 16 ou 17 ans, son âge exact n’a pas dépassé les frontières de son pays. Elle n’avait qu’un rêve : jouer au volley. Elle était douée pour ça : elle évoluait jusqu’à l’été dernier pour l’équipe nationale junior d’Afghanistan. Mais depuis le mois d’août, le pays est sous le joug des talibans qui y ont pris le pouvoir. Mahjabin Hakimi a payé le prix fort de leur intolérance, leur absence de respect des femmes et leur terrible loi de la charia.
Dans un entretien au journal du Moyen-Orient Persia Independant repris par les médias indiens, l’entraîneur de l’équipe afghane annonce que les talibans ont tué et décapité la pauvre Mahjabin Hakimi. « Les talibans ont décapité une de mes joueuses », s’effraie la coach qui, dans l’entretien, se fait appeler Suraya Afzali. Il ne s’agit pas de son vrai nom, pour des raisons de sécurité. Mme Afzali précise que Mahjabin Hakimi était une des meilleures jeunes volleyeuses du pays. Elle évoluait dans l’équipe du club municipal de Kaboul. Elle aurait gagné plusieurs trophées locaux qui avaient fait d’elle la vedette de l’équipe nationale. Elle était promise à un bel avenir dans son sport.
Sa famille également menacée
En Afghanistan, des photos de la jeune volleyeuse martyrisée ont circulé sur les réseaux sociaux. Avant leur publication, les talibans ont averti sa famille que si elle en parlait, elle devrait subir de terribles représailles. Celle-ci depuis se terre.
La date du meurtre de la jeune femme reste à préciser mais la volleyeuse aurait été assassinée au début du mois d’octobre, sans qu’on en connaisse précisément la raison. Mais aussi glaçant que soit la réalité, les talibans n’ont pas besoin de raisons pour assassiner leur peuple. Jouer au volley peut simplement être cette raison.
« Les joueuses sont dans le désespoir et la peur »
Depuis plusieurs semaines, le régime des talibans traque les sportives du pays et plus particulièrement les volleyeuses qui ont eu la chance de jouer quelques matchs à l’étranger avant leur prise de pouvoir. Les maîtres du pays mettent en place un climat de terreur en fouillant les maisons des joueuses identifiées : « Elles sont dans le désespoir et la peur. Elles ont été forcées de fuir et vivent dans des endroits inconnus », raconte la coach.
Depuis août, deux joueuses de l’équipe nationale ont réussi à quitter le pays. Les autres se cachent et tremblent. L’équipe nationale d’Afghanistan de volley a été créée à la fin des années 1970 mais son activité a été mise en sommeil en 2002 quand les talibans ont pris le pouvoir une première fois.