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Russie : la Pussy Riot Maria Aliokhina se déguise en livreuse pour fuir son pays
mercredi 11 mai 2022, par
Russie : la Pussy Riot Maria Aliokhina se déguise en livreuse pour fuir son pays
Assignée à résidence, la militante, qui s’est fait connaître en jouant une « prière punk » dans une église de Moscou en 2012, a pris la décision de quitter la Russie après avoir appris qu’elle devrait purger une nouvelle peine de prison.
par franceinfo
France Télévisions
Publié le 11/05/2022 11:43 Mis à jour il y a 16 minutes
Photo : La figure des Pussy Riot Maria Aliokhina le 29 juillet 2021. (VALERIY MELNIKOV / SPUTNIK / AFP)
« Cela ressemble à un roman d’espionnage. » L’artiste Maria Aliokhina, membre de longue date des Pussy Riot, le célèbre groupe contestataire russe, est parvenue à s’enfuir de son pays en avril en se dissimulant sous une tenue de livreuse de nourriture à domicile. La militante de 33 ans raconte son exode dans un article publié mardi 10 mai par le New York Times (en anglais).
La militante a régulièrement été condamnée depuis 2012, lorsqu’elle avait purgé une peine de prison pour avoir joué une « prière punk » dans la principale église de Moscou. En moins d’un an, elle a séjourné six fois en prison, chaque fois pendant 15 jours. Le 10 septembre 2021, un tribunal moscovite l’avait condamnée à un an de restrictions de liberté pour avoir enfreint les règles anti-Covid en appelant à manifester pour l’opposant Alexeï Navalny.
Partie sans téléphone ni passeport
En avril, les autorités russes ont annoncé que son assignation à résidence effective serait convertie en 21 jours dans une colonie pénitentiaire. Maria Aliokhina a alors décidé de partir de son pays. Pour échapper à la police de Moscou, qui surveillait l’appartement de l’amie qui l’hébergeait, elle s’est ainsi déguisé en livreuse, « laissant son téléphone portable derrière elle comme leurre et pour éviter d’être suivie », précise le New York Times.
Ensuite, un autre ami l’a conduite à la frontière biélorusse et il lui a fallu une semaine pour passer en Lituanie. Maria Aliokhina a accepté de répondre aux questions du quotidien américain depuis Vilnius, la capitale lituanienne, dans un studio où elle a trouvé refuge.
« Au moment où elle est arrivée à la frontière biélorusse avec la Lituanie, elle avait un visa lituanien qu’elle a essayé d’utiliser avec sa carte d’identité nationale russe, car la Russie avait confisqué son passeport. A ce moment-là, elle avait été placée sur la liste des ’recherchés’ de la Russie », raconte le New York Times.
Lors d’une première tentative, Maria Alyokhina a été retenue par des gardes-frontières biélorusses pendant six heures. À sa deuxième tentative, un officier l’a renvoyée. Elle a réussi lors de sa troisième tentative. Des amis ont pu l’aider en lui fournissant des documents qui lui ont permis d’entrer en Lituanie, ce qu’elle considère comme « magique ». « Je suis contente de l’avoir fait, car c’est un imprévisible ’pied de nez’ aux autorités russes », déclare-t-elle au New York Times.