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Au Soudan, première condamnation à la lapidation d’une femme pour adultère depuis neuf ans
jeudi 14 juillet 2022, par
Société Soudan Violences faites aux femmes
Droits humains.
Au Soudan, première condamnation à la lapidation d’une femme pour adultère depuis neuf ans
Maryam Alsyed Tiyrab, 20 ans, a été condamnée à la peine de mort par lapidation pour adultère par un tribunal de l’État du Nil Blanc, dans le sud du pays. Le dernier jugement de ce type datait de 2013 et avait été invalidé par la Cour suprême soudanaise.
Courrier international
Publié hier 13.07.22 à 17h36
Une femme soudanaise lors d’une manifestation durant la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2022, à Khartoum, au Soudan. Il est écrit sur la pancarte : “Notre révolution est contre la dictature, le masculinisme, le racisme, le capitalisme et le classisme”. (Photo d’illustration) PHOTO AFP
L’information a été dévoilée au public par un groupe soudanais de défense des droits humains. “Le 26 juin 2022, relate Sudan Tribune, Maryam Alsyed Tiyrab, une femme de 20 ans, a été condamné à mort par lapidation pour adultère par un tribunal pénal dans l’État du Nil Blanc”, dans le sud du pays.
Comme l’explique ensuite le site d’information, “sous la loi islamique, les hudud [c’est-à-dire les peines légales prescrites par le Coran ou la Sunna] incluant l’apostasie, le vol, l’adultère et la consommation d’alcool sont passibles de sanctions telles que l’amputation des mains et des pieds, la flagellation et la mort”.
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Pourtant, “en 2020, le gouvernement de transition avait annoncé des réformes concernant certaines de ses lois les plus dures”, note de son côté The Guardian. L’abolition de la lapidation n’était pas incluse dans ces réformes, mais malgré tout, le dernier cas connu de condamnation de ce type pour adultère au Soudan datait de 2013.
La peine avait été finalement annulée par la Cour suprême soudanaise, indique le quotidien britannique, ce qui arriverait dans la majorité des cas de femmes condamnées à la lapidation dans le pays.
Il reste donc un espoir que Maryam Alsyed Tiyrab, qui a fait appel de la décision, échappe à cette peine. D’ores et déjà, des militants ont manifesté leur inquiétude que son cas représente “un signal que le coup d’État militaire d’octobre 2021 [qui a renversé le gouvernement de transition qui avait succédé à Omar Al-Bachir en 2019] a encouragé les juges à revenir en arrière sur les petits gains obtenus en matière de droits des femmes pendant le gouvernement de transition du pays”, conclut le média progressiste.
Courrier international