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France : Pédocriminalité dans l’Église : les premières indemnisations ont été versées
vendredi 15 juillet 2022, par
Pédocriminalité dans l’Église : les premières indemnisations ont été versées
Plusieurs paliers d’indemnisation ont été retenus en fonction de la gravité des cas. © Crédit photo : AFP
Par SudOuest.fr
Publié le 10/07/2022 à 17h20
Mis à jour le 10/07/2022 à 19h31
Six premières victimes qui avaient sollicité l’Instance nationale de reconnaissance et de réparation (Inirr) ont reçu une indemnisation. D’autres pourraient suivre cet été, alors que les plaignants déplorent la lenteur des procédures
Depuis les révélations du rapport Sauvé, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) a été contactée par 736 victimes de prêtres ou de laïcs de l’Église catholique, dont près de la moitié a formulé une demande d’indemnisation.
Selon Franceinfo, qui reprend des informations du « Journal du Dimanche », six d’entre elles ont déjà été indemnisées par le fonds Selam (Fonds de solidarité et de lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs) mis en place après la publication du rapport qui a fait figure de déflagration dans l’Église.
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« Au 31 mai, on a 736 personnes victimes qui se sont adressées à nous », dont « un peu plus de la moitié qui, dès le départ, demande une réparation financière », a déclaré une responsable
Cette réparation « ne comprend pas de plancher », mais un plafond maximal de 60 000 euros a été fixé, avait expliqué la présidente de l’Inirr, Marie Derain de Vaucresson. En janvier 2022, les vingt millions d’euros annoncés pour le fonds Selam avaient été collectés provenant de l’Église, de certains évêques et de donateurs.
Les économes des quelque 100 diocèses de France ont fait l’inventaire de leurs ressources disponibles – biens immobiliers et mobiliers – et ont peu à peu versé leur contribution.
Lenteur
Au 1er juin, plusieurs collectifs de victimes avaient regretté la lenteur à laquelle selon eux avancent les dossiers, estimant trop peu nombreuses les personnes indemnisées, six mois après le dépôt des premières demandes.
« Le processus de mise en œuvre peut apparaître long pour des personnes qui attendent depuis longtemps », a affirmé dimanche Gilles Vermot-Desroches, président du Selam, soulignant que « six mois environ » après les conclusions du rapport Sauvé, qui a révélé l’ampleur du phénomène de pédocriminalité, « on a opéré les premiers versements ».
Le Selam a en outre décidé de « financer entièrement » la première année d’un diplôme universitaire (DU) mis en place à la rentrée par l’Institut catholique de Paris pour mieux former les personnes d’Église à la prévention et la lutte contre les abus.
Les travaux de la commission Sauvé ont dénombré près de 330 000 victimes de clercs ou de religieux depuis 1950.
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