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Les seize femmes rapatriées en France de Syrie ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle »
vendredi 15 juillet 2022, par
Société
Police et justice
Les seize femmes rapatriées en France de Syrie ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle »
Huit de ces femmes djihadistes ont été mises en examen vendredi, alors que les huit premières l’avaient été quasi dès leur arrivée sur le territoire français, mardi. Un garçon de 18 ans est poursuivi pour la même infraction.
Le Monde avec AFP
Publié le 09 juillet 2022 à 03h05 - Mis à jour le 09 juillet 2022 à 09h57
Photo : Dans le camp de Roj, au Kurdistan syrien, le 28 mars 2021. DELIL SOULEIMAN / AFP
Trois jours après leur retour sur le territoire français, les seize femmes rapatriées des camps de prisonniers djihadistes en Syrie sont à présent poursuivies pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Elles sont en détention provisoire, tandis qu’un garçon, poursuivi pour la même infraction, a été placé sous contrôle judiciaire.
Huit de ces femmes ont été mises en examen, vendredi 8 juillet, alors que les huit premières l’avaient été quasi dès leur arrivée en France. Certaines sont également poursuivies pour « délaissement d’enfant ».
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Ces femmes et le garçon, qui a eu 18 ans vendredi, faisaient partie d’un groupe de trente-cinq mineurs et seize femmes rapatriés en France des camps de prisonniers djihadistes situés dans le nord-est de la Syrie. Les enfants, dont sept sont des mineurs isolés, ont été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance des Yvelines.
Une évaluation pour déterminer le degré de radicalisation
Les huit femmes mises en examen vendredi faisaient l’objet d’un mandat de recherche de la justice française. Elles avaient été placées, ainsi que le garçon, en garde à vue, mardi, dès leur arrivée en France, à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et, pour l’une, à la section antiterroriste (SAT) de la Préfecture de police de Paris.
Dès mardi, sept autres femmes, visées par un mandat d’arrêt, avaient été présentées à des juges d’instruction antiterroristes du tribunal judiciaire de Paris. Une huitième femme, souffrant d’un cancer du côlon, l’avait été mercredi après « une prise en charge médicale », selon une source proche du dossier.
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Ces seize femmes, âgées de 22 à 39 ans et de nationalité française, à l’exception de deux d’entre elles qui ont des enfants français, feront l’objet en détention d’une évaluation pour déterminer si elles sont toujours radicalisées ou si elles ont rompu avec la doctrine de l’organisation Etat islamique (EI).
Plus de 100 femmes et 200 enfants encore détenus en Syrie
Parmi elles figure Emilie König, l’une des djihadistes françaises les plus connues. Accusée d’avoir recruté pour l’EI et appelé à commettre des attaques en Occident, elle avait été placée par l’Organisation des Nations unies (ONU) sur sa liste noire des combattants les plus dangereux.
Il s’agit du premier rapatriement massif d’enfants de djihadistes présumés et de leurs mères depuis la chute, en 2019, du « califat » de l’EI, d’où ont été notamment planifiés les attentats meurtriers du 13 novembre 2015 en France. Jusqu’alors, seuls quelques enfants avaient été ramenés par les autorités françaises au « cas par cas ».
« Cette opération, efficace et réussie, s’est déroulée sereinement, ce qui prouve qu’il faut la poursuivre et vite », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) l’avocate Marie Dosé, qui défend plusieurs femmes. « Ce matin encore, les enfants qui sont toujours dans les camps répétaient “pourquoi pas moi ?” On ne peut pas laisser les enfants penser ça tout l’été dans une tente sous 50 degrés », a-t-elle ajouté.
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Avant ce rapatriement, 120 femmes et près de 290 enfants français étaient détenus dans les camps syriens contrôlés par les Kurdes, a précisé à l’AFP, vendredi, Laurent Nunez, coordinateur français du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.
Le Monde avec AFP