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Tunisie : la Constitution de Kaïs Saïed adoptée à 96,4 % des voix, faible participation

mercredi 17 août 2022, par siawi3

Source : https://www.sudouest.fr/international/afrique/tunisie/tunisie-la-constitution-de-kais-saied-adoptee-a-96-4-des-voix-faible-participation-11966442.php

Tunisie : la Constitution de Kaïs Saïed adoptée à 96,4 % des voix, faible participation

Farouk Bouasker a annoncé une participation estimée à 30,5 %. © Crédit photo : Anis MILI/AFP

Par SudOuest.fr avec AFP

Publié le 16/08/2022 à 21h27

La Constitution controversée proposée par le président tunisien Kaïs Saïed, auteur d’un coup de force il y a un an, a été adoptée à une large majorité de 94,6 %, a confirmé mardi l’autorité électorale Isie sur la base de résultats définitifs

La nouvelle loi fondamentale, qui renforcera nettement les prérogatives du chef de l’État Kaïs Saïed, a été approuvée par un peu plus de 2,6 millions de personnes, a annoncé Farouk Bouasker, président de l’Autorité électorale tunisienne (Isie) devant la presse. Le taux de participation a été considéré comme très faible à 30,5 %.

L’opposition qui dénonce depuis un an le coup de force du 25 juillet 2021 de Saïed par lequel il s’est arrogé tous les pouvoirs, et les défenseurs des droits humains ont mis en garde contre un danger de retour de la dictature avec la nouvelle Constitution. « La Constitution entre en vigueur à partir de l’annonce des résultats définitifs, de sa promulgation par le président et sa publication au journal officiel », a dit Bouasker.

Nouvelle Constitution : que va devenir la Tunisie après le référendum ?

Élu démocratiquement en 2019, le président Saied a peu à peu centralisé le pouvoir, gelant le Parlement avant de le dissoudre en mars dernier, jusqu’à ce référendum sur une nouvelle Constitution qui instaurerait de fait un régime ultra-présidentiel

Le rejet par le tribunal administratif de tous les recours contre le processus référendaire a « confirmé l’intégrité et la transparence de l’Isie », a ajouté Bouasker, estimant que son institution a « subi une vague sans précédent d’accusations de certains partis politiques et d’organisations de la société civile ».

Grave crise

La nouvelle Constitution instaure un régime hyper-présidentiel en rupture avec celle en vigueur depuis 2014 qui limitait volontairement le rôle du chef de l’État pour éviter des régimes comme la dictature de Zine El Abidine Ben Ali et la dérive autocratique du héros de l’indépendance Habib Bourguiba.

Le nouveau texte ne prévoit pas de procédure de destitution du président, qui nomme le chef de gouvernement et les ministres et peut les révoquer à sa guise. Une deuxième chambre est créée au sein du Parlement pour représenter les régions et contrebalancer l’Assemblée du peuple.

Le pays est plongé dans une grave crise, caractérisée par une croissance faible (moins de 3 %), un chômage élevé (près de 40 % des jeunes) et une pauvreté accrue (4 millions de personnes). Très endettée, la Tunisie négocie depuis des semaines un nouveau prêt avec le Fonds monétaire international, espérant obtenir 4 milliards de dollars et surtout un sésame pour d’autres aides étrangères, notamment européennes.