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France : Les féminicides en hausse de 20 % en 2021 par rapport à 2020

samedi 27 août 2022, par siawi3

Source : https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/26/les-feminicides-en-hausse-de-20-en-2021-par-rapport-a-2020_6139137_3224.html

Les féminicides en hausse de 20 % en 2021 par rapport à 2020

Cent vingt-deux femmes ont perdu la vie en 2021 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre cent deux en 2020.

Le Monde avec AFP

Publié hier 26 août 22, à 18h40, mis à jour hier à 21h20

Cent vingt-deux femmes ont perdu la vie en 2021 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon le bilan des « morts violentes au sein du couple » publié vendredi 16 août par le ministère de l’intérieur.

Ces féminicides sont en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. En 2020, 102 femmes avaient perdu la vie. Les « morts violentes au sein du couple » ont, au total, concerné 143 personnes en 2021, soit 14 % de plus que l’année précédente. « L’année 2021 marque ainsi un recul par rapport à la nette baisse des homicides conjugaux observée en 2020 », souligne le ministère.

Lire l’enquête : Féminicides : mécanique d’un crime annoncé

Les 143 homicides conjugaux recensés en 2021 « correspondent davantage au niveau du nombre de morts violentes au sein du couple observées avant l’épidémie de Covid-19 », précise l’étude du ministère de l’intérieur. Cent quarante-six féminicides avaient, en effet, été recensés en 2019 tandis que les chiffres de l’année 2020 avaient été plus bas, sans qu’il soit précisément établi si cette baisse pouvait s’expliquer par les périodes de confinement et couvre-feu.

« Ces chiffres sont glaçants. Malgré les efforts sans précédent engagés par l’Etat ces cinq dernières années, les féminicides restent à un niveau trop élevé », a réagi Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, auprès de l’Agence France-Presse.

64 % des victimes avaient déjà signalé les violences

Les victimes des homicides conjugaux sont à 85 % des femmes, et les auteurs sont à 86 % des hommes. « Le profil type de l’auteur n’a pas changé. Il est majoritairement masculin, le plus souvent, en couple, de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle », souligne l’étude.

Près d’une femme sur trois (32 %) avait déjà subi des violences antérieures et 64 % de celles-ci avaient signalé ces violences aux forces de l’ordre. Parmi ces dernières, 84 % avaient déposé une plainte. « Seules trois des victimes bénéficiaient de dispositifs de protection connus des forces de l’ordre », note toutefois l’étude.

Lire aussi : Violences conjugales : « Nous appelons tous les employeurs à intégrer cette question dans les enjeux de l’égalité professionnelle »

Ces données « terribles » montrent « des pistes d’évaluation possibles », a réagi Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale solidarités femmes (FNSF), qui gère le service d’accueil téléphonique 3919 pour les femmes victimes de violences. « Lorsqu’une femme signale des violences, il vaut mieux évaluer le danger qu’elle court. Mais on doit aussi progresser dans le repérage des violences : permettre aux femmes de s’exprimer, de dire les faits subits », a ajouté Mme Brié.

« Les mesures de protection pour les femmes n’ont pas été appliquées », a également déploré la militante Ernestine Ronai, responsable de l’observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis.

Un décès tous les deux jours et demi

Dans un tiers des cas (33 %), la présence d’au moins une substance susceptible d’altérer le discernement de l’auteur et – ou – de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.

Une écrasante majorité (78 %) des faits se sont déroulés au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur. Comme les années précédentes, les disputes (31 cas), les séparations non acceptées (27 cas) sont les causes principales du passage à l’acte (41 %). Elles sont suivies de près par la jalousie (25 cas) et la maladie de la victime (21 cas).

En moyenne, un décès a été enregistré tous les deux jours et demi l’année dernière, contre un tous les trois jours en 2020.

Lire aussi : Le témoignage de Judith Chemla, victime de violences conjugales : « Ne retirez jamais une plainte »

Le Monde avec AFP