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Déclaration sur la célébration de la dissidence

lundi 29 août 2022, par siawi3

Toutes les versions de cet article : [English] [français]

Source : siawi.org

Déclaration sur la célébration de la dissidence

Celebrating Difference 2022

Ce texte a été adopté par les participants à la Conférence le 21 août 2022, à Cologne en Allemagne

traduit de l’anglais par marieme helie lucas

Nous athées, agnostiques, ex-musulmans et libre-penseurs nous défendons un monde dans lequel tous les êtres humains jouissent de la liberté d’expression et de la liberté de conscience, et sont libérés de la peur et du manque *.

Nous revendiquons d’être libérés de la religion et de la superstition .

Nous revendiquons notre liberté d’aimer et de vivre selon nos choix, d’être créatif et de bénéficier du progrès scientifique et humain.

Nous affirmons notre droit d’agir selon notre raison et notre conscience.

L’apostasie et le blasphème sont des droits fondamentaux protégés par la liberté de religion et de croyance et la liberté d’expression, et ils sont fondés sur l’universalité des droits qui s’applique partout, à tous les êtres humains.

Nos libertés dépendent de notre droit à l’athéisme, à l’apostasie et au blasphème ; du droit à être libérés de la religion et à critiquer l’islam comme toute autre religion.

Nous rejetons les lois religieuses, celles sur l’apostasie et le blasphème en tant qu’elles sont de graves violations des droits et nous appelons à leur immédiate abolition.

Nous rejetons toute forme de droite-religieuse. La loi des théocrates c’est la fin et l’antithèse des politiques de la démocratie, de la libre pensée et de l’expression des droits fondamentaux, particulièrement en ce qui concerne les femmes, et les minorités ethniques, sexuelles et religieuses.

Nous rejetons et condamnons la xénophobie, la bigoterie, et le racisme envers les non-croyants et les croyants.

Nous rejetons la cancel culture et la défense condescendante des ‘sensibilités blessées’, qui ont pour but de réduire au silence les blasphémateurs et de mettre fin au discours rationnel .

Nous rejetons la criminalisation du droit d’asile et réclamons le droit à la protection pour ceux d’entre nous qui fuient les persécutions. L’asile est un droit humain reconnu par les lois internationales et nationales. Les gouvernements ont le devoir de protéger ceux fuyant la persécution.

Nous affirmons que la liberté d’expression (pour autant qu’elle n’incite pas à la violence) constitue un socle des droits humains et du progrès. C’est une nécessité, particulièrement pour ceux qui défient le puissant, le sacré et le tabou.

Nous affirmons que la lutte qui a lieu actuellement dans le monde n’est pas un clash des civilisations mais un clash entre théocrates d’un côté et laïques de l’autre.

Nous voulons vivre dans un monde où les croyants et les non-croyants sont respectés en tant qu’êtres humains, mais où les croyances peuvent être mises en question et même raillées sans peur. Un monde ou le doute et la contestation sont considérés comme partie intégrante de l’humaine quête de vérité, et non pas comme une expression à censurer et à étouffer sous prétexte de sensibilités froissées et d’ « islamophobie ».

Nous voulons vivre dans un monde où la laïcité est considérée comme un principe fondamental, inséparable de l’accomplissement de nos libertés, c’est-à-dire où la religion est séparée de l’état, de la loi, de l’éducation et de la politique publique.

Nous revendiquons pour nous-mêmes un monde où personne n’est rejeté, exilé, emprisonné, torturé ou tué pour sa liberté de conscience.

Nous revendiquons pour nous-même un monde où le blasphème, l’apostasie et la dissidence sont célébrés.

* Faisant écho au préambule de la Déclaration Universelle des Droits Humains : « Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme. » La Déclaration Universelle des Droits Humains ne mentionne ni Dieu ni une quelconque divinité.