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Corps découverts en Ukraine : la présidence de l’UE veut un tribunal pour crimes de guerre
dimanche 18 septembre 2022, par
Corps découverts en Ukraine : la présidence de l’UE veut un tribunal pour crimes de guerre
Selon les enquêteurs, certains corps exhumés avaient les mains attachées derrière le dos. Des corps d’enfants ont aussi été trouvés près d’Izioum. © Crédit photo : SERGEY BOBOK/AFP
Par SudOuest.fr avec AFP
Publié le 17/09/2022 à 15h08
Mis à jour le 17/09/2022 à 17h27
Après la découverte d’environ 450 tombes sommaires près d’Izioum, le ministre tchèque des Affaires étrangères a appelé « à la création rapide d’un tribunal international spécial qui poursuivra le crime d’agression »
La République tchèque, qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE, a appelé samedi à la création d’un tribunal international pour les crimes de guerre, après la découverte de centaines de corps près d’Izioum, ville reprise aux Russes en Ukraine.
« Au XXIe siècle, de telles attaques contre la population civile sont impensables et odieuses », a déclaré sur Twitter le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky. « Nous ne devons pas passer outre. Nous sommes pour la punition de tous les criminels de guerre, j’appelle à la création rapide d’un tribunal international spécial. »
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La « fosse commune » a été découverte dans la ville d’Izioum (nord-est), a annoncé Volodymyr Zelensky qui a évoqué « plus de 400 corps » trouvés sur ce site « avec des traces de torture, des enfants, ceux qui sont morts à cause des frappes de missiles, les combattants des forces armées ukrainiennes ».
Les autorités ukrainiennes ont fait état vendredi de « 450 corps de civils portant des traces de mort violente et de torture » enterrés dans un bois à la périphérie d’Izioum.
Selon le chargé des droits humains ukrainien, Dmytro Loubinets, il y a eu « probablement plus de 1 000 citoyens ukrainiens torturés et tués dans les territoires libérés de la région de Kharkiv ». Quant au chef de la police ukrainienne, Igor Klymenko, il a annoncé la découverte de 10 « salles de torture » dans des localités reprises aux Russes dans la région de Kharkiv, dont six à Izioum.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé, vendredi dans une vidéo, les crimes d’une armée russe composée de « meurtriers » et « tortionnaires », et leur a promis un « châtiment terriblement juste ».
L’annonce de cette découverte macabre a soulevé une nouvelle vague d’indignation en Occident, un peu plus de cinq mois après que l’armée russe, chassée des environs de Kiev, a laissé derrière elle des centaines de cadavres de civils dont nombres portaient des traces de tortures et d’exécutions sommaires, notamment dans la localité de Boutcha.
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« Le monde doit réagir »
Le monde doit réagir à tout ça. La Russie a répété à Izioum ce qu’elle avait fait à Boutcha », a affirmé Zelensky, se félicitant que l’ONU ait annoncé dépêcher une équipe sur place pour se joindre à l’enquête ukrainienne.
« La Russie, ses dirigeants et tous ceux impliqués dans les violations continues du droit international et du droit humanitaire international en Ukraine, devront rendre des comptes », a déclaré vendredi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Jeudi, avant la découverte des tombes et charniers d’Izioum, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait souhaité la comparution de Vladimir Poutine devant la justice internationale pour crimes de guerre.
Le président américain Joe Biden a de son côté une nouvelle fois mis en garde son homologue russe contre l’utilisation d’armes chimiques ou nucléaires en Ukraine. « Cela changerait le cours de la guerre, comme jamais depuis la Seconde Guerre mondiale », a averti le dirigeant américain.
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Si la Russie utilisait des armes chimiques ou nucléaires en Ukraine, elle « deviendrait encore plus un paria dans le monde, plus qu’elle ne l’a jamais été » a averti le président américain
Combats et bombardements
Sur le terrain, combats et bombardements continuent. Les Russes « se sont mis en colère car notre armée les repousse dans sa contre-offensive » estimait Svitlana Chpouk, à Kryvyï Rig, une ville du sud menacée par des tirs russes sur une retenue hydraulique, en amont, sur la rivière Ingoulets.
Dans la région de Kharkiv, une fillette de 11 ans a été tuée par des tirs de missiles russes sur la localité de Tchouïguiv, a indiqué le gouverneur Oleg Synegoubov.
Une centrale thermique a été « bombardée par les envahisseurs russes » samedi matin à Mykolaïvka, a affirmé Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région de Donetsk, indiquant que les pompiers ukrainiens y luttaient contre le feu et que le bombardement avait entraîné des coupures d’eau potable.
Il avait auparavant fait état de deux civils tués et 11 blessés dans les dernières 24 heures par les tirs russes.
Dans la région voisine de Dnipropetrovsk, « les Russes ont tiré toute la nuit sur le district de Nikopol », a affirmé le gouverneur local Valentin Reznitchenko, indiquant qu’il n’y avait pas de victimes mais des dégâts matériels.
Selon le chef de l’assemblée locale, Mykola Loukachouk, des tirs russes ont cependant fait deux morts et trois blessés dans les dernières 24 heures.
Au sud, « une personne est morte à Dmitrivka après des bombardements ennemis », a affirmé le gouverneur de la région, Vitali Kim.
L’armée russe, qui nie viser des infrastructures civiles ou des zones d’habitation, affirme de Moscou avoir mené des frappes de « haute précision » contre des positions ukrainiennes dans les régions de Mykolaïv et de Kharkiv.
A Kiev, samedi, des centaines d’Ukrainiens participaient, à l’opéra national, à une cérémonie d’adieux à l’ancien danseur soliste Oleksandr Chapoval, tué le 12 septembre à 47 ans dans l’est du pays alors qu’il s’était engagé pour combattre les Russes.