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Suffit-il de se dire « trans » pour éviter une incarcération méritée ?

lundi 26 septembre 2022, par siawi3

Source : https://tradfem.wordpress.com/2022/09/14/suffit-il-de-se-dire-trans-pour-eviter-une-incarceration-meritee/

Suffit-il de se dire « trans » pour éviter une incarcération méritée ?

Edie Wyatt

14.09.22

Edie Wyatt, écrivaine et féministe australienne, vient d’adresser une lettre ouverte irritée à une magistrate qui a décidé de libérer un homme qui a gravement agressé deux de ses petites soeurs, sous prétexte que cet agresseur, qui depuis son arrestation se qualifie de « femme », ne devrait pas être incarcéré dans une prison pour hommes. Pour la magistrate « cela ne serait clairement pas dans l’intérêt d’une personne qui s’identifie comme femme. »

Voici notre traduction de sa lettre du 12 sept. 2022 à la magistrate associée Jane Campbell.

Chère Madame Campbell,

Je m’appelle Edie Wyatt, je suis écrivaine, mère et maintenant, grâce à l’idéologie de l’identité de genre, une dissidente politique. J’ai commencé à écrire sur les questions relatives aux femmes il y a quelques années. J’ai écrit un article pour le média Quillette sur mon vécu d’agression sexuelle et sur les dangers de la confusion entre sexe et genre pour notre protection. J’écris désormais régulièrement pour The Spectator Australia et pour un certain nombre de publications féministes. Je suis titulaire d’un diplôme spécialisé de première classe en théorie culturelle et politique et je connais bien les nuances de la théorie du genre et le débat actuel sur les enjeux du genre.

Je vous écris au sujet d’un cas qui vous est soumis, celui d’un homme de 27 ans qui fait face à 72 accusations, concernant ses frères et sœurs, dont j’ai entendu parler par le réseau ABC News. Bien que l’accusation ait soutenu que l’homme devait se voir refuser une libération sous caution, vous l’avez relâché dans la communauté en disant :

« À mon grand étonnement, on m’a dit qu’elle (sic) serait détenue dans la section masculine de la prison ; or cela ne serait clairement pas dans l’intérêt d’une personne qui s’identifie comme femme. »

Je ne comprends pas comment une personne de sexe masculin peut « s’identifier comme » femme, faute d’avoir le moindre cadre de référence autre que des stéréotypes sexuels pour bâtir une telle identité. Je comprends la fiction juridique de « l’identité de genre » et comment elle est appliquée à tort aux hommes pour prétendre leur assurer un accès naturel aux espaces féminins, mais c’est l’enthousiasme avec lequel vous étendez cette fiction à cette personne alors que l’accusation ne l’a clairement pas fait, qui est source de « grand étonnement » pour moi et pour de nombreuses femmes.

J’ai publié des textes sur les agressions sexuelles subies au cours de mon enfance, agressions qui ont fini par faire de moi une sans-abri. Ce que je n’ai pas écrit, c’est que, comme dans le cas qui vous occupe, l’agresseur était un frère beaucoup plus âgé et qu’il a également agressé d’autres membres de ma famille. La raison pour laquelle je n’en ai pas parlé est que je ne voulais pas impliquer mes sœurs. C’est pour cette raison que j’utilise le nom de jeune fille de ma mère pour écrire, et non pas mon nom de femme mariée ou mon nom de jeune fille.

Vous voyez, on ressent beaucoup de honte sociale en venant d’une famille comprenant un délinquant sexuel violent. Une personne qui a souffert de tels sévices dans l’enfance est censée être fondamentalement brisée, incapable de penser rationnellement, fragile et ayant besoin de se cacher de la société. Mais il semblerait que c’est moi la personne rationnelle et l’ensemble de l’establishment juridique qui a perdu la tête.

Vous pouvez supposer à juste titre que l’agresseur de ma famille est un homme, car aucun magistrat ne saurait ignorer le phénomène de la violence masculine.

Vous connaissez peut-être l’affaire britannique R (FDJ) contre le Ministre de la Justice 2021, dans laquelle une prisonnière a tenté, sans succès, d’empêcher des hommes d’être incarcérés dans la section des femmes d’un pénitencier. L’affaire cite un échantillon significatif de 163 prisonniers masculins trans-identifiés, dont « 81 ont été condamnés pour des délits sexuels ». Cela représente 50 % des prisonniers trans-identifiés dans le groupe des délinquants sexuels, un taux de délinquance sexuelle bien plus élevé que celui de la population carcérale masculine générale au Royaume-Uni, qui est de 30 %, et celui de seulement 5 % pour la population carcérale féminine.

À sa grande honte, le juge de ce procès a autorisé le témoignage d’une « théoricienne queer », Sarah Lamble. Mme Lamble a affirmé « qu’il n’existe pas de base fiable pour les affirmations généralisées selon lesquelles les transgenres féminins présentent des patterns masculins de criminalité ». Cette affirmation est manifestement contredite par les statistiques pertinentes, tant au Royaume-Uni qu’aux États-Unis et au Canada, où le taux de délits sexuels dans les groupes de prisonniers « trans » est beaucoup plus élevé que dans les populations carcérales masculines générales.

Des personnes comme moi, d’autres féministes et des survivantes ne devraient avoir à gaspiller du temps pour prouver à des gens comme vous que l’identité de genre n’atténue pas la violence masculine ; ce serait plutôt à vous d’expliquer comment cela pourrait être possible.

Vous devriez avoir à justifier devant les femmes australiennes comment vous vous êtes sentie autorisée à libérer des hommes adultes, contre lesquels la police dispose de suffisamment de preuves pour les inculper de 72 accusations. Non seulement les relâchez-vous dans la communauté, mais vous le faites avec votre autorité de magistrate quant au droit d’utiliser des infrastructures conçues pour des femmes. Je ne dis pas cela très souvent, mais comment avez-vous pu oser faire cela ?

Je voudrais vous dire qu’il n’y a aucune justification rationnelle à l’idéologie selon laquelle une identité de genre féminine peut réduire la violence masculine, car c’est un non-sens.

Mme la magistrate Campbell, si vous et les autres membres de l’élite souhaitez mettre en pratique cette croyance éthérée dans votre propre vie et accueillir des hommes violents et dangereux dans votre maison, à condition qu’ils affichent une identité de genre féminine, allez-y, mais ne soumettez pas des femmes vulnérables à ces hommes parce que vous voulez paraître vertueuse. Votre vertu s’impose au détriment de la sécurité des femmes.

Le rapport d’ABC News indique que les accusations portées dans ce dossier incluent les crimes suivants : « inceste, agression, étouffement, agression sexuelle et actes indécents ». Tout cela m’est très familier car, enfant, mon agresseur m’étranglait régulièrement pour me terrifier et me faire accomplir des « actes d’indécents ». À un moment donné, je me souviens clairement avoir pensé « c’est comme ça que je vais mourir, ici dans les détritus, sous la maison, où ma mère me trouvera et la police viendra et il fera semblant d’être choqué et attristé ». Mais à votre détriment aujourd’hui, je ne suis pas morte là dans les détritus, et parce que j’ai survécu, je suis ici à vous adresser cette lettre.

Mon agresseur en est venu à aimer le rituel de l’étranglement et sa violence s’est intensifiée à un point tel que je cachais régulièrement mes blessures à mes parents. Je ne l’ai pas dit à mes parents à cause de la honte. La honte et la peur sont la monnaie d’échange du délinquant sexuel violent.

Les enfants victimes se lèvent le matin après avoir subi régulièrement des agressions sexuelles nocturnes et doivent prétendre au monde que tout va bien. Ces enfants vont à l’école, saluent le délinquant au petit-déjeuner et mentent constamment en disant qu’ils vont bien. Les larmes, qu’elles dissimulent juste sous la surface, sortent à l’occasion de conflits mineurs dans la cour de récréation ou dans la salle de classe, et la victime couvre ces émotions également par des mensonges. Les mensonges deviennent la couverture des réponses naturelles aux traumatismex. Je suis sûre que lorsque vous avez prononcé les mots tout à fait indécents ci-dessus, vous n’avez pas eu une seule pensée pour les intérêts des victimes, qui devront désormais dissimuler leur traumatisme sous de nouveaux mensonges.

Je déteste avoir à dévoiler ces détails de ma vie à des personnes comme vous pour lesquelles j’ai si peu de respect, et je ne le fais pas pour m’attirer de la sympathie. Mais soit vous êtes complètement ignorante, soit vous ne comprenez pas ce que sont le sexe et le genre. Le genre est le mot que nous utilisons pour désigner les significations culturelles que les sociétés donnent au sexe ; ce n’est pas une âme magique qui peut changer un délinquant violent en une gentille dame.

Cela n’a rien à voir avec ce que nous avons l’habitude d’appeler les « transexuels ». Laisser entendre que des délinquants sexuels récidivistes qui se cachent derrière la fiction juridique de « l’identité de genre » seraient exactement identiques aux transexuels de la vieille école qui ont « transitionné » pour atténuer une dysphorie de genre, n’est pas aussi progressiste que vous le pensez sans doute. Et prétendre que vous ne comprenez pas la différence est agaçant.

Je veux vous faire comprendre ce que ces deux filles traversent. Vous voyez, lorsque vous êtes agressée comme ces filles l’ont été dans leur enfance, et comme je l’ai été, le coût psychologique est permanent. Les personnes qui sortent d’un traumatisme de violence sexuelle peuvent se rendre compte qu’elles ont une conscience accrue du danger, au point qu’il leur est même difficile de se défaire de cette hyper-vigilance, et c’est surtout le cas lorsque la maltraitance a commencé à un très jeune âge.

Une partie de mon rétablissement a impliqué de poser des limites personnelles que certaines personnes trouvent impolies. Cela signifie également que je refuse de mentir au sujet de mon corps ou de celui des autres. Le fait de dire aux millions de femmes survivantes de notre pays que les hommes peuvent devenir des femmes en changeant de pronoms, est stupéfiant et constitue une agression sexuelle institutionnelle. C’est pourquoi je n’utiliserai jamais les pronoms de l’autre sexe pour une personne. Je suis une survivante, mais je n’en suis pas sortie indemne, et je ne me ferai pas de mal, ni aux autres survivantes, avec des mensonges. Je ne peux pas prétendre que mon histoire n’a rien à voir avec mon féminisme actuel, mais mon féminisme n’est pas « haineux ».

J’ai été amenée à adhérer au féminisme critique du genre lorsque j’ai entendu des lesbiennes expliquer que l’idéologie de l’identité de genre conduisait à la culture du viol et qu’elles étaient soumises à de la coercition sexuelle. J’ai cru ces lesbiennes, et en les croyant, je suis devenue ce que l’on peut appeler une TERF. L’utilisation de la honte pour éroder les limites sexuelles des femmes, c’est de la culture du viol. Le terme « transphobe » est devenu un nouveau mot culpabilisant pour éroder les frontières sexuelles des femmes et pour permettre aux hommes d’accéder à des femmes vulnérables. Même votre hyperbole consistant à utiliser l’expression « grand étonnement » a pour but de faire honte à celles et ceux qui pensent que la place d’un homme est dans une prison pour hommes.

Comme les filles dans le cas qui vous est soumis, l’agresseur a quitté ma maison après une confrontation, mais contrairement à ce cas, l’agresseur a été invité à revenir chez moi, car ma mère croyait qu’il était repenti ou qu’il avait changé d’une certaine manière. Cet acte de bonté de ma mère a fait de moi une sans-abri. Faire preuve d’une indulgence inappropriée au sujet d’une victime lorsque vous êtes en position de pouvoir n’est pas seulement de la négligence, c’est une violation flagrante de la décence et c’est tout autant une forme d’agression que d’enfermer une femme avec un violeur.

Ce n’est pas que je n’ai pas lu et compris des choses au sujet de l’idéologie de l’identité de genre ; j’ai probablement lu et compris plus que vous la théorie sous-jacente relative à la « théorie queer ». Non seulement ces arguments sont-ils invalides au plan théorique, mais ce sont essentiellement des sophismes imprégnés de manipulations des statistiques.

En aucun cas l’identité transgenre ne va réduire la violence masculine. Au contraire, il existe de fortes preuves que les délinquants prennent souvent une identité transgenre pour éviter la justice, pour avoir accès aux domaines féminins ou pour accéder à des femmes et des filles lorsqu’elles sont en état de vulnérabilité. Absolument rien ne pourra me convaincra du contraire car, comme les filles dans le cas qui vous occupe, j’en sais plus long à ce sujet.

Vous savez que les femmes dans cette cause vivraient dans la peur et dans l’attente angoissante d’en finir avec cela, et pourtant vous avez relâché l’auteur présumé de ces délits dans la communauté, confirmant sa prétention d’être une femme, et validant son accès à tous les vestiaires et toilettes où les femmes et les filles sont vulnérables.

J’ai finalement été sauvée de la rue par ma sœur, qui a également été agressée par notre frère. Cela aurait été l’anniversaire de ma sœur aujourd’hui, mais malheureusement, elle est décédée en 2018 ; j’écris donc cette lettre en son nom également.

Si vous voulez des détails sur l’affaire dans laquelle j’étais impliquée, je suis prête à vous fournir mon nom légal à l’époque, et celui des autres membres de ma famille (tous décédés aujourd’hui). L’affaire a été suivie par les excellents bureaux du service de police du Queensland qui ont obtenu une condamnation contre notre agresseur.

Je ne peux qu’imaginer les déclarations que la police a dû enregistrer pour rédiger ces 72 accusations, avec le résultat que vous l’insultiez, ainsi que les victimes, en prétendant que vous croyez que l’auteur de ces crimes s’est transformé en femme.

Si vous avez la décence de répondre à cette lettre, veuillez ne pas exprimer de sympathie envers moi ou ma famille, car un tel sentiment me rendrait physiquement malade. Vous ne méritez aucune présomption de bonne volonté de ma part ou de la part de tout.e survivant.e d’abus sexuel sur enfant dans notre pays.

J’ai honte de vous et de notre système judiciaire qui violente des femmes depuis que ma quadruple arrière-grand-mère a été victime de la traite des personnes pour exploiter son travail sexuel et reproductif.

Je vais publier cette lettre sur mon site Substack.

Je n’ai aucune considération à votre égard.

Edie Wyatt.
écrivaine. dissidente. féministe.