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France : Bar-sur-Seine : au milieu des vignes, il brandit une photo de Samuel Paty décapité
jeudi 6 octobre 2022, par
Source : https://www.lest-eclair.fr/id414183/article/2022-10-05/il-montre-une-photo-de-samuel-paty-decapite
Bar-sur-Seine : au milieu des vignes, il brandit une photo de Samuel Paty décapité
Au milieu des vignes, l’homme avait brandi une photo du professeur décapité, choquant toute l’équipe de vendangeurs. Il a été condamné pour apologie d’un acte terroriste.
Le prévenu a assuré, à l’audience, ignorer qu’il ne devait pas montrer cette image.
Par Orianne Roger
Publié : 5 octobre 2022 à 05h25
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Youssef Bahbah, 39 ans, était jugé à Troyes, lundi, pour apologie d’un acte de terrorisme, commise le 9 septembre 2021, à Bar-sur-Seine.
L’automne dernier, il participait aux vendanges dans une exploitation viticole. À plusieurs reprises, il a reçu des remontrances de la part de son patron car il parlait beaucoup de religion. Il aurait notamment indiqué que les athées étaient des pécheurs et qu’ils finiraient en enfer. Mais le 9 septembre, au soir, il dépasse les bornes. Sans prévenir, il montre une photo de Samuel Paty, décapité, et aurait commenté : « C’est le professeur qui a été corrigé parce qu’il avait dit de mauvaises choses sur l’Islam ».
L’attentat terroriste contre le professeur d’histoire*, le 16 octobre 2020, dans le Val-d’Oise, avait ému toute la France. L’image de sa décapitation, diffusée presque un an plus tard de façon totalement inopinée par Youssef, n’a pas moins choqué l’équipe des vendangeurs. D’autant que le prévenu aurait fait quelques commentaires sur la peine de mort et les souffrances occasionnées par certaines méthodes pour la donner. Un discours pour le moins malaisant.
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Il écope de cinq mois de prison ferme
Devant le tribunal, Youssef n’a eu de cesse de répéter qu’il ignorait qu’il n’avait pas le droit de montrer cette image. « Je l’ai eue sur un site canadien. Il n’existe plus aujourd’hui mais c’était légal, ce n’était pas le darkweb », assure-t-il. Et s’il a téléchargé et conservé la photo sur son portable, « c’était pour se rappeler les choses horribles qui se passent dans le monde ». Certainement pas pour faire l’apologie d’un acte terroriste, d’ailleurs il est chrétien, pas musulman. Surtout, qui peut lui fournir la preuve qu’il a tenu les propos rapportés par les vendangeurs ?
L’argumentaire passe mal à l’audience, la procureure souligne que la publicité de cet acte terroriste ne fait aucun doute. C’est pourquoi elle demande au tribunal d’entrer en voie de condamnation et requiert cinq mois d’emprisonnement ferme. Le tribunal a suivi les réquisitions. La peine sera éventuellement aménageable.
*L’auteur de l’attentat, un réfugié tchétchène, n’aurait pas apprécié la diffusion de caricatures du prophète Mahomet tirées du journal Charlie Hebdo en classe, lors d’un cours sur la liberté d’expression.