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Inde : Le combat d’une jeune Indienne pour interdire les thérapies de conversion

dimanche 16 octobre 2022, par siawi3

Source : jeanne-magazine 2022/10/14

Inde : Le combat d’une jeune Indienne pour interdire les thérapies de conversion

par Jeanne Magazine

16 oct 22

Des médecins essaient de la “guérir” de son homosexualité, elle en fait le combat de sa vie pour l’interdire. Alors âgée d’une vingtaine d’années, Meenakshi Sajeesh qui habite Angamaly dans le sud ouest de l’Inde, décide en juin 2020 de révéler son homosexualité à ses parents. Leur réponse est immédiate et sans appel : direction le Malankara Orthodox Syrian Church Medical College pour tenter de la “guérir”.

Mais à 20 ans, on est plutôt douée en nouvelles technologies. Alors à peine entrée dans le cabinet du médecin censé l’examiner, elle envoie discrètement un texto à ses amis pour les prévenir d’où elle se trouve et appuie sur le bouton qui permet d’enregistrer toute la conversation. L’idée étant de garder une trace, une preuve de ce qui était en train de se passer.

La jeune femme consciente que son homosexualité n’est pas un mal à soigner, est catégorique auprès du médecin, comme elle le confie au Time : “Je leur ai dit que je ne voulais pas changer parce qu’il n’y avait rien de mal avec moi en premier lieu.”
En sortant, elle explique à ses parents qu’elle n’entrera plus jamais dans un établissement de ce genre. En effet, les quelques heures passées auprès de l’équipe médicale à subir examens et autres interrogatoires ont traumatisé la jeune femme : “Je ne sais pas si je serais en vie aujourd’hui si j’avais accepté. J’ai l’impression que je ne serais même pas sortie de cet endroit”.

Ce refus, très mal accepté par ses parents qui ne lui parlent plus depuis, marqua le début du combat que la jeune fille se lançait : “Ce n’est pas une mince affaire d’arrêter la thérapie de conversion en tant que telle, mais vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que ça arrive.”

Elle décide alors de se rapprocher de l’association LGBT Queerala et partage avec eux tous les enregistrements qu’elle avait soigneusement conservés. Dans la foulée, l’asso dépose une requête à la Haute Cour du Keraka et met en ligne une pétition visant à interdire les “thérapies de conversion”, car la pratique est malheureusement très répandue en Inde.

Environ un an plus tard, en décembre 2021, la Haute Cour du Kerala s’est prononcée contre les thérapies et de conversion en donnant 6 mois au gouvernement de l’état pour prendre des mesures afin que cessent ces pratiques : “S’il y a conversion forcée, comme le prétendent les requérants, des mesures strictes doivent être prises”.

Aujourd’hui la jeune femme a trouvé l’amour dans les bras de Rajakumar. Cette dernière souhaiterait que le couple construise sa vie ailleurs, dans un endroit plus tolérant : “J’ai un cousin en Allemagne qui a dit que les gens là-bas vivent très ouvertement et n’ont pas à se cacher”. Mais Sajeesh, elle, préfèrerait rester en Inde pour “montrer à tous ces gens qu’[elle est] capable de vivre [sa] vie”.