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France : Prix Samuel Paty : un podcast sur l’intolérance religieuse récompensé

dimanche 16 octobre 2022, par siawi3

Source : https://www.huffingtonpost.fr/france/article/prix-samuel-paty-un-podcast-sur-l-intolerance-religieuse-recompense_209013.html

France

15/10/2022 19:54

Prix Samuel Paty : un podcast sur l’intolérance religieuse récompensé

La famille du professeur d’histoire-géographie ainsi que le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye étaient présents à Paris pour cette première cérémonie du prix Samuel Paty.
Par Le HuffPost avec AFP

Pour la première fois, en 2022, un prix Samuel Paty a été décerné à des collégiens ayant travaillé sur le thème de la liberté d’expression.
THOMAS COEX / AFP
Pour la première fois, en 2022, un prix Samuel Paty a été décerné à des collégiens ayant travaillé sur le thème de la liberté d’expression.

ÉDUCATION - Deux ans après son assassinat, le nom de Samuel Paty était sur toutes les lèvres ce samedi 15 octobre, lors d’une cérémonie organisée par l’association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) en l’honneur du professeur, dans un amphithéâtre de la Sorbonne et en présence du ministre de l’Éducation Pap Ndiaye.

Et pour la première fois cette année, trois classes de collégiens, qui ont travaillé pendant l’année scolaire 2021-2022 sur le thème de la liberté d’expression, se sont vues remettre le premier Prix Samuel Paty, décerné par l’APHG.

La classe lauréate, du collège Marie-Mauron à Pertuis, dans le Vaucluse, a enquêté sur l’intolérance religieuse passée dans sa région, sous forme de podcasts consacrés au massacre des « Vaudois du Luberon » qui fit quelque 3 000 victimes protestantes, au XVIe siècle.

Pour la 2e édition du prix, les collégiens et lycéens sont invités à travailler cette année sur le thème des « infox » et du danger qu’elles représentent pour la démocratie.

« Enseigner, c’est expliquer et non se taire », a déclaré Mickaëlle Paty, sœur de l’enseignant en histoire-géographie, qui a dédié un discours « à toutes les personnes mortes, blessées, torturées ou incarcérées pour avoir osé s’exprimer ».

« Deux ans après, le traumatisme est toujours là »

Les islamistes « n’ont pas réussi et ne réussiront pas » à « supprimer l’intelligence et la possibilité même d’enseigner », a déclaré pour sa part Pap Ndiaye, visiblement ému, lors de cet hommage à la Sorbonne pour celui qui avait été décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, à l’ouest de Paris, par un jeune radicalisé qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

« Que nous l’ayons connu ou non, Samuel Paty nous manque, car nous savons que (...) l’espoir et la considération qu’il avait pour les jeunes font partie de ces forces qui font tenir ensemble la République, la rendent plus tolérante » et « préparent les citoyens de demain », a ajouté le ministre. « Deux ans après, le traumatisme est toujours là », a également souligné Pap Ndiaye à la sortie.

Concernant les hommages organisés dans les établissements scolaires, vendredi 14 ou lundi 17, le ministre s’est « réjoui que très peu d’incidents aient été enregistrés » vendredi. « On en compte 18 à l’échelle nationale, c’est beaucoup moins que l’année dernière », s’est-il félicité, soulignant que son ministère comptait faire preuve de « fermeté » face aux incidents, mais aussi de « transparence » : « On ne met pas la poussière sous le tapis ».

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Source : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/prix-samuel-paty-ce-qui-nous-a-marque-c-est-la-qualite-de-la-reflexion-de-ce-groupe-et-de-ce-projet-declare-le-president-du-jury_5419684.html

Prix Samuel Paty : « Ce qui nous a marqué, c’est la qualité de la réflexion de ce groupe et de ce projet », déclare le président du jury

La classe lauréate, une classe de quatrième originaire du Vaucluse, a enquêté sur l’intolérance religieuse passée dans sa région, sous forme de podcasts.

Article rédigé par
franceinfo
Radio France

Publié le 15/10/2022 21:09

Photo : Une classe pendant un hommage à Samuel Paty à Toulon, le 13 octobre 2022. (FRANK MULLER / MAXPPP)

« Ce qui nous a marqué, c’est la qualité de la réflexion de ce groupe et de ce projet », a déclaré samedi 15 octobre sur franceinfo Christophe Capuano, président du jury du prix Samuel Paty qui était remis pour la première fois samedi à une classe de 4e originaire du Vaucluse lors d’une cérémonie à La Sorbonne. La classe lauréate a enquêté sur l’intolérance religieuse passée dans sa région, sous forme de podcasts consacrés au massacre des « Vaudois du Lubéron » – 3 000 victimes protestantes au XVIe siècle. « Un autre élément qui nous a beaucoup plu, c’est la façon dont ce travail qui a été réalisé par une classe entière pouvait être réexploité par d’autres classes », a ajouté Christophe Capuano.

franceinfo : Quels sont les éléments que vous avez retenus pour attribuer ce prix à cette classe du Vaucluse ?

Christophe Capuano : Ce qui nous a marqué, c’est la qualité de la réflexion de ce groupe et de ce projet. Une réflexion à la fois historique, sur la façon dont la liberté d’expression a été traitée, mais aussi une réflexion et une mise en perspective géographique. La façon dont cette liberté d’expression peut être malmenée dans certains pays du monde et comment elle peut être revendiquée par des peuples qui aspirent à pouvoir s’exprimer librement comme le montrent, aujourd’hui, ces femmes en Iran qui jettent leur voile.

Est-ce qu’un autre point a retenu votre attention ?

Un autre élément qui nous a beaucoup plu, c’est la façon dont ce travail qui a été réalisé par une classe entière pouvait être réexploité par d’autres classes pour ensuite travailler sur ce que signifie un blasphème, quelles sont les lois qui régissent les grands principes et les fondements de la République et ce qui permet un vivre ensemble selon les valeurs et les principes républicains. Ces dimensions pédagogique et didactique nous ont beaucoup plu. Nous sommes sûrs que des enseignants pourront utiliser cet outil désormais dans leur classe.

Vous êtes vous-même professeur d’histoire-géographie. Depuis l’assassinat de Samuel Paty, certains ont peur et font de l’auto-censure, c’est votre cas ?

Je ne suis pas confronté aux mêmes problématiques parce que j’enseigne à l’université. Les collègues de l’association des professeurs d’histoire-géographie qui organisent le prix ne se censurent pas et se méfient de ces représentations de censures d’enseignants qui sont plutôt ponctuelles. Il y a une volonté des enseignants de réaliser leurs cours, même s’ils reconnaissent parfois que c’est un peu difficile. C’est dans le dialogue, dans l’éducation et dans le long terme – le processus éducatif s’inscrit dans le long terme – que les choses changent. Ce n’est pas en deux ans que tout va changer.