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Des détransitionneuses et détransitionneurs s’adressent au procureur général des USA
dimanche 23 octobre 2022, par
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Des détransitionneuses et détransitionneurs s’adressent au procureur général des USA
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Oct 23
Lettre ouverte adressée au procureur général Merrick Garland
La protection médicale des enfants ne devrait pas être un enjeu politique.
Chloe Cole, Cat Cattinson, Ritchie, Sinéad Watson, Prisha Mosley, Helena, et Grace Lidinsky-Smith
Le 7 octobre 2022
The Honorable Merrick Garland
Attorney General
U.S. Department of Justice
950 Pennsylvania Ave, N.W.
Washington D.C. 20530
Monsieur le procureur général Garland,
Nous vous écrivons en tant que groupe d’individu-es qui s’identifiaient auparavant comme transgenres. Beaucoup d’entre nous étions de jeunes adolescent-es lorsque nous avions décidé, sous la direction d’« experts » médicaux, de suivre des traitements hormonaux irréversibles et des chirurgies pour rapprocher notre corps de ce que nous pensions être notre véritable « identité de genre ».
Beaucoup parmi nous avaient de longs antécédents de maladie mentale. Beaucoup d’entre nous avaient vécu des traumatismes importants dans l’enfance. Mais tout cela a été ignoré parce que nous avons prononcé le mot « genre ». Cet énoncé nous a placé-es sur une voie médicale étroite qui nous a amené-es à sacrifier notre corps sain et notre future fécondité à l’assertion que notre souffrance résultait d’une « identité de genre » qui ne « correspondait » pas à notre sexe biologique. En d’autres termes, nous étions « né-es dans le mauvais corps ».
Nous avons été mal informé-es ; nous étions jeunes et nous faisions confiance à nos médecins. Nos parents ont également été induit-es en erreur. On leur a fait croire que s’illes n’« affirmaient » pas nos nouvelles identités, ce qui impliquait d’approuver pleinement notre transition médicale, nous nous suiciderions probablement. Compte tenu de ces options, quel parent aimant ne choisirait pas la transition pour son enfant ? Il ne s’agissait pas d’un consentement éclairé, mais d’une décision imposée sous une contrainte extrême.
Certains parmi nous ont choisi de s’exprimer publiquement sur le préjudice que nous ont causé les « soins affirmateurs du genre ». Mais la plupart des détransitionnaires choisissent de garder le silence ou l’anonymat, car contrairement aux communautés joyeuses et solidaires qui accueillent les personnes qui transitionnent vers l’autre sexe, aucune communauté aimante ne nous attend. Au lieu de cela, nous sommes régulièrement harcelé-es et réduit-es au silence en tant que voix discordantes aux récits populaires entourant « le genre ». Mais notre groupe grandissant devient impossible à ignorer, et d’autres ont commencé à amplifier nos voix réprimées en dénonçant les expériences médicales incontrôlées pratiquées sur des enfants dans les hôpitaux au nom de « soins d’affirmation du genre ».
Aux États-Unis, l’American Medical Association, l’American Academy of Pediatrics, et la Children’s Hospital Association approuvent pleinement le modèle de soins d’« affirmation du genre », qui empêche les professionnels de la santé de remettre en question l’identité transgenre autodéclarée d’un enfant et d’explorer les éventuels facteurs sous-jacents à l’origine de sa dysphorie. Ces approbations, cependant, vont à l’encontre des recommandations d’autres pays, tels que la Suède, la Finlande et le Royaume-Uni, qui ont mené des examens systématiques des éléments probants pertinents et ont conclu, à l’unanimité, que les risques et les incertitudes l’emportent sur les avantages connus de ces transitions. Les organisations médicales américaines n’ont pas procédé à une revue systématique de ces éléments probants ; leurs recommandations sont basées sur un nombre restreint d’études gravement déficientes et ignorent les preuves contraires d’autres études (précisément ce que les revues systématiques sont censées empêcher).
La récente lettre de ces organisations américaines appelant le Ministère fédéral de la Justice à faire pression sur les médias sociaux pour qu’ils censurent ceux qu’elles décrivent comme des « utilisateurs de premier plan des réseaux sociaux » partageant des « informations fausses et trompeuses » n’est rien de plus qu’une tentative de faire taire les voix raisonnables de personnes critiques et inquiètes qui appellent à une approche plus prudente des pratiques médicales expérimentales ayant un impact sur des enfants vulnérables.
Nous condamnons sans réserve toutes les violences, menaces de violence et pratiques d’intimidation dirigées contre les médecins et le personnel hospitalier, et quiconque se livre à un tel comportement doit être poursuivi avec toute la rigueur de la loi. Mais nous ne pouvons pas non plus ignorer les torts infligés à des milliers d’enfants au nom de l’« affirmation du genre ». Ces torts constituent bien plus que de simples menaces - nous portons littéralement les cicatrices de cette violence médicale.
Nous ne devons pas confondre critique passionnée et violence ou incitation à la violence. La protection médicale des enfants ne devrait pas être un enjeu politique. Puisque la vérité est une condition préalable à la justice, nous devons veiller à ce que les braises déjà brûlantes du tribalisme politique ne soient pas attisées. Les enfants méritent les meilleurs soins médicaux disponibles, fondés sur des données probantes. Réduire au silence les victimes et les personnes critiques des pratiques « affirmant le genre » n’est pas une voie vers la vérité et la justice, mais vers l’ignorance et vers de nouveaux préjudices.
Merci de prendre les bonnes décisions.
Ont signé :
Chloe Cole, Cat Cattinson, Ritchie, Sinéad Watson, Prisha Mosley, Helena, et Grace Lidinsky-Smith