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Iran : une vidéo témoigne de la violence inouïe contre les manifestants

jeudi 3 novembre 2022, par siawi3

Source : https://www.lepoint.fr/monde/iran-une-video-temoigne-de-la-violence-inouie-contre-les-manifestants-02-11-2022-2496203_24.php#xtor=CS3-190

Iran : une vidéo témoigne de la violence inouïe contre les manifestants

Les images du lynchage d’un protestataire par la police antiémeutes, dimanche 30 octobre à Téhéran, ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Par Armin Arefi

Publié le 02/11/2022 à 12h49 - Modifié le 02/11/2022 à 16h06

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Les images sont insoutenables. Jeté à terre, un manifestant est battu à mort par des membres de la police antiémeutes. Nous sommes dimanche 30 octobre à Téhéran, quartier Naziabad, dans le sud de la capitale, secoué comme le reste du pays, depuis 44 jours, par un soulèvement populaire sans précédent après la mort de Mahsa Amini, jeune femme décédée en détention le 16 septembre dernier après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal porté.

En cette septième semaine de contestation, en marge des commémorations du quarantième jour suivant la mort des premières victimes, la capitale iranienne est à nouveau le théâtre de manifestations antirégime, qui prennent de l’ampleur à la nuit tombée.

Rue du deuxième bazar, dans le sud – populaire – de Téhéran, un jeune contestataire est roué de coups, de battes et de bottes, de la part de six agents de la police antiémeutes. Face à tant de violence, un membre des forces de police régulières, reconnaissable à sa chemise beige, tente de s’interposer en repoussant ses collègues.

En vain, face à la détermination des bourreaux, celui-ci finit par quitter les lieux. Ciblé de toutes parts, l’individu essaie de se protéger la tête avec ses mains. Conscientes de se trouver sur la voie publique – et donc potentiellement filmées –, les forces antiémeutes entraînent alors le manifestant à l’intérieur d’une propriété privée, à l’abri des regards. Les coups reprennent frénétiquement, sans la moindre compassion à l’égard de la victime à terre, et atteignent un degré de violence inégalé.

« Susciter la peur »

Au guidon d’une moto-cross, un des agents n’hésite pas à rouler à deux reprises sur le corps, tandis qu’un milicien prorégime bassidji s’acharne sur lui avec sa batte. Un membre des forces antiémeutes achève le manifestant d’un coup de fusil. « Le but de ce genre de comportement est de susciter la peur dans le cœur des nouveaux arrivants au sein de la contestation », explique, depuis l’Iran, Shayan, un des premiers opposants à avoir partagé la vidéo avec la journaliste Masih Alinejad. « Ils veulent faire des exemples, comme durant l’époque médiévale. Leurs agissements étant basés sur la charia [loi islamique, NDLR], ils estiment que la fin justifie les moyens. »

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Face à l’émoi suscité par la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux, la police iranienne a annoncé l’ouverture d’une enquête pour identifier « l’heure et le lieu exacts de l’incident et identifier les contrevenants », a-t-elle indiqué dans un communiqué publié par l’agence officielle Irna. « La police n’approuve absolument pas les comportements violents et non conventionnels et traitera les contrevenants conformément aux règles. »

Mais l’issue de cette enquête ne laisse guère de doute, d’autant que ces violences s’inscrivent dans une volonté du régime de dissuader à tout prix les manifestants de se réunir. Samedi 29 octobre, le chef des gardiens de la Révolution, le général Hossein Salami, a ainsi lancé une sévère mise en garde aux protestataires, en les sommant de ne « plus descendre dans la rue ».

D’après l’ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, au moins 277 personnes ont été tuées en Iran dans la répression des manifestations depuis le 16 septembre dernier. Parmi les victimes figurent au moins 40 enfants et 24 femmes.

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