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Syrie : Toujours près de 7.000 enfants « piégés » dans les camps du nord-est, dont une centaine de Français
jeudi 22 décembre 2022, par
Syrie : Toujours près de 7.000 enfants « piégés » dans les camps du nord-est, dont une centaine de Français
Conflit :
L’ONG Save the Children appelle à ce que « davantage soit fait pour leur rapatriement »
20 Minutes avec AFP
Publié le 21/12/22 à 12h18 — Mis à jour le 21/12/22 à 12h27
Photo : Des enfants se rassemblent devant leurs tentes au camp d’al-Hol, qui abrite des familles de membres du groupe État islamique, dans la province de Hasakeh, en Syrie, le 1er mai 2021. — Baderkhan Ahmad/AP/SIPA
Des enfants « piégés » qui ne pourront vraisemblablement pas passer les fêtes dans des conditions dignes. Ils sont environ 7.000 enfants étrangers de djihadistes présumés détenus dans les camps du nord-est de la Syrie et courent le risque d’attaques et de violences, a averti mercredi l’ONG Save the Children, appelant à leur rapatriement.
« Un nombre record de 517 femmes et enfants ont été rapatriés cette année des camps du nord-est de la Syrie », a indiqué Save the Children dans un communiqué. Si l’ONG salue une hausse du nombre de rapatriements des femmes et d’enfants des camps d’Al-Hol et de Roj à hauteur de 60 % en 2022, par rapport à l’année précédente, elle appelle à ce que « davantage soit fait pour leur rapatriement ». Parmi ces enfants emprisonnés dans ces camps, environ 150 sont Français, selon un décompte de la Ligue des droits de l’Homme.
74 enfants morts en 2021
Depuis la défaite territoriale du groupe Etat islamique en 2019, environ 56.000 proches de djihadistes sont détenus dans les camps d’Al-Hol et Roj, contrôlés par les Kurdes et où la violence est endémique et les privations nombreuses. Parmi eux figurent plus de 10.000 étrangers originaires d’une soixantaine de pays, dont des Français et d’autres Européens, logés séparément dans une partie du camp appelée « l’Annexe ». « Les efforts doivent être renforcés pour aider les enfants vivant dans les camps », estime l’ONG, soulignant que l’année 2021 était la plus violente à Al-Hol. Durant cette même année, 74 enfants y sont morts, dont huit ont été tués, selon l’ONG.
En novembre, l’ONU a condamné le « meurtre brutal » de deux fillettes égyptiennes dont les corps ont été retrouvés dans les égouts d’Al-Hol. « Ces enfants sont piégés dans des conditions déplorables et mis en danger au quotidien, il n’y a pas de temps à perdre », a déclaré le directeur des opérations de l’ONG, Matt Sugrue. « Au rythme adopté par les gouvernements étrangers, nous verrons certains enfants devenir adultes avant de pouvoir quitter ces camps et rentrer chez eux », poursuit-il.
Malgré les exhortations répétées de l’administration kurde, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-goutte par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol. En mars, Save the Children avait averti que le rapatriement des enfants des camps du nord-est prendrait 30 ans au rythme actuel.
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