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France : Coups de feu contre un centre culturel kurde à Paris : 3 morts, des blessés
10 après l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris
vendredi 23 décembre 2022, par
Source : https://www.huffingtonpost.fr/faits-divers/article/fusillade-a-paris-le-principal-suspect-soupconne-de-plusieurs-antecedents-dont-une-attaque-au-sabre-de-tentes-de-migrants_211912.html?xtor=EPR-5689964-[daily]-20221223
23/12/2022 14:52 Actualisé le 23/12/2022 17:36
Fusillade à Paris : le principal suspect soupçonné de plusieurs antécédents, dont une attaque au sabre de tentes de migrants
Le tireur interpellé après les tirs rue d’Enghien à Paris serait déjà connu pour deux tentatives d’homicide, et une attaque dans un camps de migrants en 2021.
Par Le HuffPost avec AFP
Photo : A proximité de la rue d’Enghien, où plusieurs personnes ont été tuées à l’arme à feu par un homme, qui a été interpellé. THOMAS SAMSON / AFP
Une fusillade dans le 10e arrondissement de Paris a fait au moins trois morts et plusieurs blessés ce vendredi 23 décembre. L’homme interpellé, principal suspect après les coups de feu tirés en fin de matinée près d’un centre culturel kurde, rue d’Enghien, est de nationalité française.
Il est connu pour deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021, a rapidement indiqué la police à l’Agence France-Presse. Ce suspect, âgé de 69 ans, serait également connu pour d’autres antécédents judiciaires. Il aurait ainsi été interpellé il y a un an après une attaque au sabre dans un camps de migrants dans le 12e arrondissement, rapportent nos confrères de BFM TV et du Parisien. L’homme était depuis sous contrôle judiciaire et avait pour interdiction de détenir une arme.
« Motif raciste » investigué
La procureure de Paris, Laure Beccuau, procureure de Paris, a confirmé ces premiers liens établis lors d’une intervention devant la presse peu avant 14 heures ce vendredi, évoquant « des antécédents sur des faits qui auraient eu lieu en Seine-Saint-Denis (...) et un antécédent lié à des faits qui se seraient passés du côté de Bercy, à Paris. Cela concernerait des gens installés dans des tentes, et l’intéressé se serait attaqué à ces tentes. Il y a eu une ouverture d’information en fin d’année 2021, et l’intéressé venait récemment d’être remis en liberté », a-t-elle détaillé.
Cette attaque avait eu lieu « au sabre » et avais notamment visé « deux hommes soudanais », indiquait à l’époque la mairie de Paris. « Quant au motif raciste des faits, ces motifs vont faire partie des investigations », a continué Laure Beccuau devant les journalistes après la fusillade, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
Cependant, l’homme est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Le parquet national antiterroriste et ses services sont venus sur les lieux « mais en l’état, (...) il n’y a aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine », a aussi souligné la procureure, Laure Beccuau.
Sur place, les témoins ont décrit avoir vu « vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté », à l’angle avec la Cour des Petites écuries.
L’homme « de type caucasien » a rapidement été interpellé avec son arme. « Ses motivations sont pour l’instant inconnues », a indiqué une source policière. Le meurtrier blessé, « en urgence relative », a été conduit à l’hopital, a affirmé sur place la maire du Xe arrondissement, Alexandra Cordebard.
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Source : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/la-fusillade-a-paris-a-cote-d-un-centre-kurde-intervient-a-la-veille-d-un-anniversaire-tres-symbolique_211913.html?xtor=EPR-5689964-[daily]-20221223
23/12/2022 16:46 Actualisé le 23/12/2022 17:47
La fusillade à Paris près d’un centre kurde intervient à la veille d’un anniversaire très symbolique
Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, trois militantes kurdes proches du PKK étaient assassinées, là encore dans le 10e arrondissement de la capitale.
Par Jade Toussay
Photo : Le 9 janvier 2021, une manifestation a été organisé à Paris en hommage à Leyla Soylemez, Fidan Dogan et Sakine Cansiz, militantes kurdes assassinées à Paris en 2013. ALAIN JOCARD / AFP
POLITIQUE - Un drame qui en rappelle un autre. La fusillade qui a éclaté ce vendredi 23 décembre dans le 10e arrondissement de Paris, à proximité d’un centre culturel kurde, fait douloureusement écho à l’assassinat en janvier 2013 de trois personnalités et activistes kurdes.
Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Saylemez toutes proches voire engagées au sein du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), étaient abattues rue Lafayette, dans le 10e arrondissement. Le suspect présumé, Omer Güney, a été interpellé dans la foulée et écroué pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Atteint d’une tumeur célébrale, il est mort à Paris en décembre 2016, quelques mois avant son procès devant la Cour d’assises spéciale.
« Dix ans après »
À ce stade, les motivations du tireur qui a tué trois personnes ce vendredi 23 décembre ne sont pas connues, et les autorités n’ont pas confirmé qu’il visait directement le centre culturel kurde situé rue d’Enghien. Toutefois, le lieu de la fusillade dans un quartier commerçant et animé, prisé de la communauté kurde, a suffi pour que certains responsables politiques fassent le parallèle avec la mort des trois femmes en 2013.
« Il y a 10 ans presque jour pour jour, étaient assassinées trois dirigeantes kurdes en plein Paris. Ça suffit ! Protection de nos alliés kurdes ici et là-bas », écrit Jean-Luc Mélenchon, disant sa « tristesse et sa colère » devant ce qu’il a qualifié « d’attaque terroriste ». « Ce n’est pas la première fois. Ça suffit ! », renchérit Manuel Bompard.
« Il y a 10 ans, Sakine Cansız, Fidan Doğan, Leyla Şaylemez étaient assassinées dans le 10e arrondissement. Dix ans après, la communauté kurde a de nouveau été visée par une attaque raciste », abonde la députée communiste Elsa Faucillon, tandis que le sénateur Fabien Gay insiste sur « la protection que nous devons à nos amis kurdes, ici et là-bas ».
En déplacement dans le Xe arrondissement ce vendredi après-midi, Gérald Darmanin a aussi évoqué ce souvenir tragique. « N’oublions pas qu’il y a dix ans, des femmes kurdes ont été assassinées et que ce triste anniversaire devait être commémoré par les Kurdes », a déclaré le ministre de l’Intérieur, assurant qu’un dispositif de sécurité serait déployé en cas de manifestations pour rendre hommages aux victimes « aujourd’hui ou au début du mois de janvier ».
Selon les conclusions des enquêteurs, l’assassinat de 2013 aurait pu être commandité par les services secrets turcs, dans le cadre d’une opération contre le PKK considéré comme un groupe terroriste par Ankara. L’appartenance d’Omer Güney à la branche turque ultranationaliste des Loups gris a aussi été questionnée lors de l’enquête.
La mort du principal suspect a mis un terme aux investigations et aucune responsabilité n’a jamais pu être établie officiellement. Cependant, en 2021, les proches et avocats des victimes ont tenté de faire rouvrir l’affaire, sans que de nouvelles conclusions aient vu le jour à ce stade.
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