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Comprendre les concepts de sexe et de genre

Recension de l’ouvrage Material Girls : Why Reality Matters for Feminism

dimanche 8 janvier 2023, par siawi3

Source : https://tradfem.wordpress.com/2023/01/08/comprendre-les-concepts-de-sexe-et-de-genre/

Comprendre les concepts de sexe et de genre

Traduction by TRADFEM

Jan 8 2023

Recension de l’ouvrage Material Girls : Why Reality Matters for Feminism

par Robert Jensen / le 5 juillet 2021

Quelques mois après que j’aie rédigé un article critique de l’idéologie du mouvement transgenriste, un camarade d’un groupe progressiste m’a dit qu’il voulait comprendre pourquoi je contestais les transactivistes, qu’il considérait comme des alliés politiques de gauche. Je lui ai résumé ce qu’on appelle aujourd’hui l’argument féministe « critique du genre », qui rejette les normes de genre rigides et répressives du patriarcat mais reconnaît la réalité matérielle des différences sexuelles entre êtres humains. Cette analyse découle de la politique féministe radicale, ai-je expliqué, qui est essentielle pour contester l’exploitation des femmes par les hommes dans le patriarcat, le système de domination masculine institutionnalisée qui nous entoure.

À la fin de cette longue conversation à l’heure du déjeuner, il m’a dit qu’il n’avait eu aucun mal à suivre mon argumentation et qu’il avait trouvé peu de choses à redire. « Pour te dire la vérité, a-t-il dit, je ne comprends pas vraiment grand chose de ce qu’affirme le mouvement transgenriste. »

Je lui ai répondu que je n’avais aucun mal à comprendre sa confusion, puisque les arguments du mouvement transgenriste me semblaient également peu clairs, et parfois même incohérents. Puis je lui ai demandé : « Existe-t-il une autre question au sujet de laquelle tu ne peux pas comprendre les arguments d’un mouvement politique mais dont tu soutiens quand même les propositions politiques ? »

Il a grimacé, sachant qu’il ne pouvait pas penser à un autre cas de ce genre. La conversation s’est arrêtée là. À l’époque, j’étais dénoncé par diverses personnes de gauche pour mes écrits, et nous savions tous deux qu’il n’allait pas me soutenir publiquement, ni même demander à des transactivistes un exposé plus clair de leurs arguments.

Si le voyage dans le temps était possible, je me téléporterais au moment de cette conversation, en 2014, et je remettrais à mon ami un exemplaire du nouveau livre de Kathleen Stock, Material Girls : Why Reality Matters for Feminism. Cela n’aurait probablement pas changé ses choix politiques, mais cela aurait permis de clarifier pourquoi il avait du mal à trouver un sens aux arguments transgenristes. Stock explique, avec soin et respect, pourquoi ces arguments sont souvent illogiques. Je ne dis pas cela comme une insulte mais comme une reconnaissance de la confusion de tant de personnes. Mon ami n’est pas la seule personne que j’ai rencontrée à être perplexe face à l’affirmation fondamentale du mouvement transgenriste : une personne est un homme ou une femme, ou ni l’un ni l’autre, ou les deux à la fois, en fonction d’un sentiment interne subjectif au sujet du « genre » (pour lequel aucune théorie viable n’a encore été présentée par les transactivistes) plutôt qu’au sujet de la réalité matérielle du « sexe » (dont nous avons une compréhension étendue grâce à la biologie et à la vie quotidienne).

Le livre de Stock, en revanche, est éminemment sensé, dans les deux sens du terme. Il est intellectuellement convaincant et utile pour nous aider à prendre des décisions personnelles et politiques. Dans notre moment actuel de polarisation politique, elle livre son analyse avec fermeté mais politesse, sans la rancœur qui est malheureusement devenue si courante dans ce débat, surtout sur Internet.

Par exemple, il est judicieux de définir les termes d’un débat, bien que le mouvement transgenriste évite de se laisser épingler sur la signification de sa terminologie et célèbre même cette ambiguïté comme une vertu. Stock prend soin de préciser ses définitions, en commençant par son analyse des quatre façons dont le terme « gender » est utilisé de nos jours. Une fois que le lecteur a examiné ces options, il est clair (du moins pour moi) que le terme « genre » doit être compris comme la signification sociale (exprimée par les termes « masculinité » et « féminité ») attribuée aux différences biologiques entre les sexes, qui sont enracinées dans la reproduction (mâle et femelle). Le sexe est une fonction du type d’animaux que nous sommes, et le genre est la façon dont nous, animaux humains, donnons un sens aux différences sexuelles. Le sexe est biologique et le genre est culturel.

C’est ainsi que les féministes utilisent ces termes depuis les années 1970, lorsqu’elles contestent les prétentions patriarcales selon lesquelles la domination et l’exploitation des femmes par les hommes sont « naturelles » en raison de la biologie. Le patriarcat transforme la différence biologique en domination sociale. Les féministes affirment depuis longtemps que le genre est lié à nos différences sexuelles mais qu’il est « socialement construit » d’une manière qui reflète la répartition inégale du pouvoir entre les hommes et les femmes au cours des derniers millénaires. Tout ce qui est socialement construit pourrait être construit différemment par la politique.

Le mouvement trans inverse cette conception, en affirmant souvent que le genre n’est pas le produit de forces sociales mais un état interne privé de l’être humain, qui peut être inné et immuable (les opinions à ce sujet varient au sein du mouvement transgenriste). En d’autres termes, l’idéologie transgenriste affirme que le genre est quelque chose que l’on ressent et qui n’a aucun lien nécessaire avec le corps et le système reproductif. Par contre, les transactivistes affirment régulièrement que « c’est le sexe qui est une construction sociale », que les distinctions biologiques entre homme et femme ne sont pas objectivement réelles mais créées par les sociétés. Stock explique minutieusement pourquoi cette affirmation est insensée – un qualificatif que j’utiliserai à nouveau, même s’il semble sévère.

Dans le paragraphe précédent, j’ai écrit « affirment régulièrement », non seulement parce qu’il y a des différences d’opinion au sein du mouvement transgenriste (ce qui est à prévoir dans tout mouvement) mais aussi parce que j’ai entendu des transactivistes changer d’argument lorsqu’on leur demande de défendre une position (ce qui est une indication de la faiblesse de l’argumentation dans tout mouvement). J’ai demandé un jour à un transactiviste : « Si le sexe est construit socialement, cela implique qu’il pourrait être construit d’une autre manière. Connaissez-vous d’autres moyens pour les humains de se reproduire autrement qu’avec un ovule (produit par une femme) et un spermatozoïde (produit par un homme) ? Par quel moyen la reproduction humaine serait-elle socialement construite différemment ? » L’activiste n’a offert aucune réfutation à cela, mais a simplement laissé tomber sa prétention, poursuivant en affirmant que les personnes transgenres savent quel est leur « vrai » sexe et que toute contestation de cette idée était haineuse et intolérante.

[Distinction nécessaire : un très faible pourcentage de la population humaine naît « intersexe », avec ce que l’on appelle des DSD (soit des troubles ou des différences du développement sexuel ; les préférences terminologiques varient) qui impliquent des anomalies dans les gènes, les hormones et les organes reproducteurs. L’un de ces troubles est l’hermaphrodisme, qui est encore parfois utilisé comme terme générique pour les DSD. Stock explique ces variations, en précisant que ces conditions n’ont rien à voir avec le transgenrisme. La dysphorie sexuelle (malaise ou détresse lorsque l’identité sexuelle interne d’une personne diffère de son sexe biologique) est une condition psychologique et non physiologique].

L’accent mis par Stock sur l’importance d’un langage précis se poursuit tout au long du livre. Par exemple, elle explique pourquoi l’expression « sexe assigné à la naissance » est trompeuse compte tenu de la stabilité des catégories masculine et féminine, attestée par le succès de la reproduction humaine depuis des millénaires. Dans l’immense majorité des cas, tout le monde convient du sexe d’un nouveau-né, qui est observé et non assigné. Ces enjeux de langage ne sont pas anodins ; la façon dont nous parlons du monde peut changer la façon dont nous le comprenons. Par exemple, Stock refuse de remplacer l’expression « breastfeeding » par « chestfeeding », parce que le second terme, présenté comme respectueux des transgenres, sape notre capacité à nommer la réalité. Les bébés tètent au sein d’une femelle humaine, et l’existence de femmes qui s’identifient comme des hommes (« transhomme » est le terme couramment utilisé aujourd’hui) ou comme non binaires (rejetant le choix de l’une ou l’autre identité) mais qui continuent à allaiter un bébé n’y change rien.

Stock propose également une analyse avisée des débats politiques, dont la plupart sont axés sur les revendications d’hommes qui disent s’identifier à des femmes (transfemmes est le terme courant). Par exemple, les transfemmes doivent-ils être autorisés à pénétrer dans des espaces réservés aux femmes, tels que les salles de bains, les vestiaires, les foyers d’hébergement ou les prisons ? Stock explique pourquoi une telle politique crée de l’anxiété et de la peur chez les femmes, qui vivent avec la réalité quotidienne de la menace de la violence masculine, en particulier la violence sexuelle. Le problème n’est pas que tous les transfemmes soient physiquement ou sexuellement agressis. Mais lorsque la revendication de l’appartenance à la catégorie de l’autre sexe ne nécessite aucune explication ou preuve, la probabilité d’agressions augmente, les prédateurs trouvant des occasions de cibler les femmes lorsqu’elles sont vulnérables.

Stock explique également pourquoi le fait d’autoriser les transfemmes - encore une fois, des hommes qui s’identifient comme des femmes - à participer à des sports féminins va miner et potentiellement éliminer les activités ségréguées par sexe qui créent des occasions de briller pour les jeunes filles et les femmes. Les compétitions sportives séparées pour les hommes et les femmes existent en raison de l’avantage physiologique que les hommes ont sur les femmes, et ces avantages ne disparaissent pas du fait de s’identifier comme une femme.

Tout cela a-t-il vraiment de l’importance ? Eh bien, cela importe aux adolescentes qui veulent peut-être éviter de se changer dans un vestiaire à côté d’un garçon qui s’identifie comme une fille. C’est important pour les femmes qui fréquentent un club de santé qui admet les transfemmes dans un espace réservé aux femmes. C’est important pour les clientes d’un refuge pour femmes sans-abri qui refuse d’endiguer des comportements sexuellement agressifs de transfemmes afin d’être « inclusif ». C’est important pour la femme qui est écartée de l’équipe olympique d’haltérophilie d’un pays lorsqu’un transfemme est autorisé à concourir en tant que femme. C’est important pour les femmes qui ont été agressées sexuellement par un transfemme logé dans une prison pour femmes. C’est important pour les lesbiennes qui choisissent de ne pas fréquenter des transfemmes - parce que leur orientation sexuelle est orientée vers les êtres humains féminins et non vers les êtres humains masculins qui s’identifient comme des femmes - et qui sont ensuite traitées d’intolérantes et ostracisées. Et cela compte pour la femme qui a dû se battre pour récupérer son emploi après avoir été licenciée pour avoir déclaré publiquement qu’elle croyait « que le sexe est immuable et ne doit pas être confondu avec l’identité sexuelle ».

Les réponses des transactivistes à ces problèmes varient, mais elles peuvent être réduites à un slogan transgenriste si populaire qu’une organisation LGBT du Royaume-Uni l’a imprimé sur un t-shirt : « Les transemmes sont des femmes. Revenez-en ! »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sens de l’affirmation « les transfemmes sont des femmes » n’est pas évident, ni intuitivement ni logiquement. C’est une affirmation que beaucoup de gens ont du mal à comprendre, non pas par intolérance, mais parce qu’elle semble être contredite par la réalité matérielle. Il serait plus juste de dire : « Les transfemmes sont des transemmes, ce qui soulève de nombreuses questions intellectuelles, politiques et morales complexes. Travaillons à trouver des solutions qui respectent les droits et les intérêts de chacun ! »

Pas le slogan le plus accrocheur, mais précis et honnête. C’est un t-shirt que je pense que Stock serait à l’aise de porter. Elle ne condamne pas les personnes transgenres et ne se moque pas d’elles, mais cherche plutôt à mieux comprendre ces enjeux afin de rendre les choix de politique publique aussi équitables que possible pour tous.

Que l’on adhère ou non aux conclusions de Stock, elle argumente avec précision et suit les règles largement acceptées de l’engagement intellectuel, qui exigent des preuves et de la logique pour établir une proposition. Si tel est le cas - et je ne peux imaginer qu’un lecteur ouvert d’esprit puisse l’accuser de fraude intellectuelle ou de mauvaise foi -, pourquoi Stock et bien d’autres ayant des vues similaires ont-elles été dénoncées pour des raisons intellectuelles, politiques ou morales ? Elle écrit :

« Je trouve particulièrement révélateur le fait que les universitaires qui critiquent fortement des opinions comme les miennes, telles qu’elles sont exprimées dans le présent ouvrage, ont tendance à ne pas les aborder avec des arguments ou des preuves - comme on pourrait s’y attendre, compte tenu des normes intellectuelles - mais ont souvent recours, de manière relativement inhabituelle vu ces normes, à des plaintes sur des motivations présumées ou des défauts personnels qu’on me prête. Ils ont également tendance, sur le plan rhétorique, à assimiler toute critique des axiomes intellectuels du transactivisme à une critique morale des personnes transgenres.  »

Stock explique pourquoi cela devrait inquiéter tout le monde, même les personnes qui n’ont pas d’expérience directe des politiques transgenres ou qui ne s’intéressent pas aux débats philosophiques :

« Traiter les hommes ayant une identité sexuelle féminine comme des femmes dans tous les contextes possibles est un acte politiquement incendiaire. En effet, cela adresse un message méprisant et dédaigneux aux femmes déjà conscientes du traitement inégal de leurs intérêts. Ce message est : les intérêts des hommes ayant une identité sexuelle féminine sont plus importants que les vôtres. »

En bref, bon nombre des revendications de la politique transgenriste s’avèrent anti-féministes. Si cette affirmation est plausible, pourquoi tant de féministes et d’organisations féministes ont-elles adopté l’idéologie transgenriste ? Kathleen Stock suggère que l’une de ces raisons est « la manie culturelle actuelle de la « diversité et de l’inclusion », considérée comme une sorte de mantra aveugle sans que l’on réfléchisse vraiment à ce que cela signifie ou devrait actualiser ». La lutte pour la justice sociale est entravée, et non activée, lorsque les transfemmes peuvent insister sur le fait qu’ils doivent être inclus dans n’importe quel espace à leurs conditions, sans expliquer ou justifier la politique et sans tenir compte des effets de cette politique sur les jeunes filles et les femmes. L’autrice souligne que, de la même manière que remplacer le slogan « Black lives matter » par le contre-argument « All lives matter » mine les campagnes antiracistes en ignorant les menaces spécifiques qui pèsent sur les Noir-es dans une société raciste, exiger de toujours inclure les transfemmes dans la catégorie « femme » mine la capacité du féminisme à promouvoir les intérêts des jeunes filles et des femmes, qui sont confrontées à des menaces spécifiques dans une société sexiste.

Il est facile pour les gens de s’embrouiller et d’être frustrés par le débat sur cette question, qui est trop souvent alourdi par le jargon et la théorie abstraite. Revenons donc aux questions fondamentales :

Le genre est-il une expérience subjective interne, dont les origines restent à expliquer, ou est-il produit par des systèmes sociaux et politiques, qui peuvent être analysés et replacés dans un contexte historique ?

Le genre est-il immuable et privé, ou les normes de genre peuvent-elles être modifiées par une action collective ?

La domination masculine institutionnalisée est-elle mieux comprise en analysant le sens interne des identités sexuelles des individus, ou le patriarcat est-il enraciné dans la revendication par les hommes d’un droit de posséder ou de contrôler le pouvoir reproductif et la sexualité des femmes ?

La référence à la « réalité » dans le sous-titre du livre de Stock suggère qu’en l’absence d’un compte rendu clair et convaincant du sexe, du genre et du pouvoir de la part du mouvement transgenriste, les perspectives féministes et critiques du genre offrent ce qui existe de meilleur comme compte rendu de la biologie et de l’histoire, de la psychologie et de la société.

Depuis ce premier article que j’ai écrit en 2014, j’ai discuté avec un nombre toujours plus grand de personnes progressistes qui se sentent pressées par le mouvement transgenriste à embrasser les positions politiques transgenristes sans les remettre en question. Trop souvent, cette pression fonctionne. Créons-nous une culture politique saine à gauche lorsque des personnes et des organisations pensent qu’elles n’ont pas d’autre choix que d’adopter des positions politiques qu’elles ne comprennent pas ou avec lesquelles elles ne sont pas d’accord ? Les politiques progressistes évoluent-elles lorsque des différences d’opinion légitimes sont étouffées par la peur d’être accusé d’intolérance ?

L’ouvrage de Stock - ainsi que d’autres livres tels que Transgender Body Politics de Heather Brunskell-Evans et des sites web tels que Fair Play for Women - est une ressource précieuse pour les personnes qui souhaitent se pencher sur ces questions plutôt que de simplement accepter l’idéologie ou les propositions politiques du mouvement transgenriste. Même si le livre de Stock ne fait pas changer d’avis les transactivistes, il constitue un modèle d’engagement intellectuel fondé sur des principes et sur la compassion.

J’écris « compassion » parce que Stock est favorable aux personnes transgenres, comme la plupart d’entre nous qui défendons des positions féministes et critiques à l’égard du genre. Stock ne condamne ni n’attaque les personnes trans, mais propose au contraire une autre façon de comprendre l’expérience de la dysphorie sexuelle et une politique diférente pour défier un système patriarcal qui est la source de tant de souffrance et de détresse.

La politique féministe n’est pas un déni des divers vécus des personnes trans, mais une façon alternative de comprendre ces divers vécus qui n’implique pas de médicaments, d’hormones de l’autre sexe et d’interventions chirurgicales. La politique féministe est une acceptation de nos différences et une façon de vivre avec ces différences collectivement, alors que nous luttons pour éliminer les hiérarchies qui nous empêchent de nous épanouir.

[Note :
Material Girls : Why Reality Matters for Feminism a été publié au Royaume-Uni en mai 2022 et il est paru aux États-Unis en septembre de cette année.]

Source  : https://dissidentvoice.org/2021/07/making-sense-of-sex-and-gender/

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Post-scriptum de Robert Jensen  :

— Le faible pourcentage d’anomalies dans les naissances humaines (regroupées sous les termes « intersexe » ou « troubles du développement sexuel »/« différences dans le développement sexuel ») ne modifie pas la réalité stable des rôles masculins/féminins dans la reproduction. La philosophe Kathleen Stock explique cela en détail dans Material Girls : Why Reality Matters for Feminism, sa critique de la théorie de l’identité sexuelle et de l’idéologie transgenriste.

— Quand j’ai écrit « Si quelque chose est socialement construit, cela signifie qu’il peut être construit différemment », je voulais dire que la réalité sous-jacente de la reproduction sexuelle ne peut pas être changée. Peu importe le terme qu’une culture utilise pour moi et mon corps, je ne pourrai jamais donner naissance à un enfant (sauf dans un futur de science-fiction, peut-être). Des cultures différentes nommeront et comprendront la reproduction différemment, mais cela ne change pas les réalités biologiques. C’est différent de quelque chose comme le mariage, dans lequel la compréhension sociale peut changer la réalité. À une époque et dans un lieu donnés, un couple de même sexe ne peut pas se marier. À une autre époque et dans un autre endroit, ce couple peut l’être. La société construit la réalité de qui peut et ne peut pas être marié.

— Le fait de parler avec précision de la reproduction humaine ne réduit pas les gens à leurs rôles reproductifs, ce à quoi les féministes ont effectivement résisté. Le patriarcat réduit les femmes à une position subordonnée aux hommes en matière de sexualité et de reproduction.