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Israel : Un responsable de la Banque d’Israël démissionne considérant « la démocratie en danger »
Après l’ambassadrice en France, c’est au tour de l’envoyé d’Israël au Canada de démissionner
mercredi 25 janvier 2023, par
Un responsable de la Banque d’Israël démissionne considérant « la démocratie en danger »
Le Pr. Moshe Hazan a démissionné de la commission chargée de fixer le taux d’intérêt israélien ; selon lui, la refonte du système judiciaire fera du pays une « république bananière »
Par Times of Israel Staff
23.01.23 , 18:03
Photo : Des dizaines de milliers d’Israéliens protestant contre la réforme judiciaire prévue par le gouvernement, à Tel Aviv, le 21 janvier 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Le professeur Moshe Hazan, haut fonctionnaire de la Banque centrale d’Israël, a démissionné lundi et il a déclaré qu’il prévoyait de jouer un rôle actif dans les manifestations contre les projets de réforme judiciaire du gouvernement, affirmant qu’il lui était difficile de rester à son poste « alors que la démocratie israélienne est en danger ».
Hazan, maître de conférences et expert en macroéconomie et en croissance à l’université de Tel Aviv, était membre de la commission monétaire de la Banque, une commission qui est composée de six personnes et qui est chargée de fixer le taux d’intérêt toutes les six semaines. Son remplaçant n’a pas encore été nommé.
Dans sa lettre de démission, Hazan a fait part de son intention de « s’impliquer dans la sphère sociopolitique ».
Le gouverneur de la Banque centrale d’Israël, Amir Yaron, a salué les contributions apportées par Hazan depuis qu’il a rejoint la commission en 2017, selon un communiqué. Le mandat de Hazan devait se terminer en 2025.
Ces dernières semaines, des manifestations de masse ont eu lieu contre le gouvernement et ses projets de changements radicaux dans le système juridique du pays avec des mesures qui, selon les critiques, mineront la démocratie.
S’exprimant dans le quotidien économique Calcalist, Hazan a expliqué sa décision. « J’ai le sentiment que je ne peux pas m’asseoir et discuter de la question de savoir si le taux d’intérêt sera augmenté d’un quart ou d’un demi-point de pourcentage alors que la démocratie israélienne est en danger. »
Hazan s’en est spécifiquement pris au plan de refonte judiciaire du gouvernement. « La mesure attendue du gouvernement, si elle est adoptée, portera gravement atteinte à l’indépendance du système juridique et de la fonction publique, ce qui causera un grave préjudice à la démocratie et à l’économie d’Israël. Il est essentiel d’exprimer cette opinion, et je n’aurais pas pu le faire publiquement en tant que membre de la commission monétaire. »
Il a ajouté que l’ensemble de l’économie repose sur les freins et contrepoids de l’exécutif et que « dès que vous politisez la Cour [suprême], vous rendez le gouvernement omnipotent. Dans une telle situation, l’économie ne pourra pas continuer à fonctionner comme elle le fait actuellement. »
« Nous ne voulons pas devenir une république bananière », a-t-il ajouté.
Hazan a déclaré qu’il pense pouvoir être beaucoup plus utile en tant qu’activiste public qu’en tant que professionnel de la Banque d’Israël.
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Après Yael German, au tour de l’envoyé d’Israël au Canada de démissionner
Ronen Hoffman explique que son « intégrité personnelle et professionnelle » l’ont contraint à écourter sa mission
Par Times of Israel Staff
23.01.23, 10:46
Image : L’ambassadeur d’Israël au Canada Ronen Hoffman sur une photo non datée. (Crédit : Ronen Hoffman/Twitter)
L’ambassadeur d’Israël au Canada, Ronen Hoffman, a annoncé samedi qu’il préférait démissionner de son poste plutôt que de rester et de servir sous le nouveau gouvernement radical du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Hoffman est le deuxième ambassadeur nommé par le précédent gouvernement d’union dirigé par les anciens premiers ministres Naftali Bennett et Yair Lapid à annoncer sa démission en raison de désaccords idéologiques avec la nouvelle coalition, largement considérée comme la plus à droite de l’histoire d’Israël. L’ambassadrice d’Israël en France, Yaël German, a été la première à le faire le jour de la prestation de serment du gouvernement Netanyahu le mois dernier.
« Avec la transition vers le nouveau gouvernement et vers une politique différente en Israël, mon intégrité personnelle et professionnelle m’a contraint à demander à écourter ma mission et à retourner en Israël cet été », a tweeté ce dimanche Hoffman.
Il a ajouté que, d’ici là, il « continuera à servir l’État d’Israël ici au Canada avec la même passion et le même plaisir jusqu’à ce qu’un remplaçant soit nommé, plus tard dans l’année. »
Ronen Hoffman est un proche de Yair Lapid et a été député de son parti Yesh Atid entre 2013 et 2015. Pendant son mandat de parlementaire, il a été membre de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, et président de la sous-commission de la Politique étrangère et de l’Information. Son contrat à Ottawa, démarré en décembre 2012, devait prendre fin en novembre 2024.
L’annonce d’Hoffman était bien plus diplomatique que la lettre de démission que German a adressée à Netanyahu.
German avait dit être incapable de « se mentir à elle-même et continuer de représenter une politique différente de manière tellement radicale de tout ce en quoi je crois et c’est pour cela que je vous présente ma démission de mon poste d’ambassadrice d’Israël en France ».
Illustration : La députée Yesh Atid, Yaël German assistant à une réunion de commission à la Knesset, le 14 février 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90/Dossier)
« Tristement, le gouvernement que vous avez mis en place et que vous dirigez comprend des représentants de partis dont les positions extrémistes sont exprimées dans ses lignes directrices, dans ses politiques et dans les déclarations sur les lois – illégitimes à mes yeux – qu’il a l’intention d’adopter. »
La plupart des personnalités politiques nommées par Lapid et Bennett ont cependant décidé de rester à leur poste pour l’instant. Il s’agit notamment de l’ambassadeur aux États-Unis Mike Herzog, du consul général à New York Asaf Zamir – un critique de longue date de Netanyahu – de l’ambassadeur aux Émirats arabes unis Amir Hayek, de l’ambassadeur en Allemagne Ron Prosor et de l’ambassadeur en Angola Shimon Solomon. Ils ont tous signé un contrat de trois ans et il est rare qu’un nouveau gouvernement rappelle un envoyé nommé par un gouvernement précédent, ou que le haut diplomate démissionne de son poste.